La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -271-En direct de l’Auditorium de Lyon !

Une relation intense

Une relation intense - Critique sortie Classique / Opéra Auditorium-Orchestre National de Lyon
© Guy Vivien

Entretien Thierry Escaich

Publié le 3 décembre 2018 - N° 271

Le compositeur et organiste Thierry Escaich est le musicien en activité qui connaît le mieux l’orgue de l’Auditorium de Lyon. Il retrouvera son pupitre en juin prochain avec le comédien Lambert Wilson pour un concert exceptionnel inspiré par les textes et les thèmes de l’opéra Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen.

C’est un instrument que vous connaissez bien…

Thierry Escaich : En effet. Pendant mes quatre ans de résidence de compositeur à l’Auditorium de Lyon de 2007 à 2010, j’ai eu l’occasion de le pratiquer énormément. C’est pendant cette période qu’a été relancé et mis en œuvre le projet de restauration. L’instrument a maintenant une présence sonore beaucoup plus chaleureuse, il a énormément gagné en puissance et en couleurs. Il a été dépoussiéré, réharmonisé, on voit et on entend vraiment la différence.

On pourrait parler d’un orgue, cet instrument si monumental, mystérieux et complexe, comme d’une personne…

Thierry Escaich : Tout à fait. Quand on s’adresse à un orgue, on s’adresse à un organisme vivant. On pourrait presque définir le profil poétique de chaque orgue. « Chaleur » et « couleurs » sont par exemple les deux termes qui me viennent immédiatement à l’esprit en pensant à l’orgue de l’Auditorium de Lyon. Mais l’organiste se sert de l’instrument d’une certaine façon qui lui appartient, qui correspond à ses propres pulsions. C’est comme un duel, une lutte entre deux personnalités. De cette lutte naît la musique.

Un instrument porte en lui aussi son histoire…

Thierry Escaich : Quelle que soit cette histoire, j’ai tendance à vouloir me l’approprier. Je la vois comme créatrice. Il est vrai que cet orgue de Lyon, je l’aborde aussi en ayant à l’esprit que c’est sur cet instrument que César Franck, qui est l’un de mes compositeurs favoris – d’une certaine manière, ma musique vient de Franck – a créé plusieurs de ses œuvres. Et cet orgue est aussi un instrument de demain. Un instrument assez intemporel et protéiforme qui peut s’adapter à tout, à l’électroacoustique, aux percussions, à l’orchestre, à la musique de chambre…

Et à la voix parlée, comme dans le concert exceptionnel que vous donnerez avec Lambert Wilson, autour de textes de Messiaen issus de son opéra Saint François d’Assise ?

Thierry Escaich : L’idée est en quelque sorte de reconstruire une sorte de livret en partant d’extraits du texte de l’opéra, et en utilisant comme source d’improvisation le matériau musical même de Messiaen. J’aime vraiment cette rencontre non linéaire entre voix parlée et instrument, dans un vrai contrepoint entre la voix et l’orgue, pour retrouver un côté opératique.

 

Propos recueillis par Jean Lukas

 

Thierry Escaich (orgue, improvisations) en concert avec Lambert Wilson. Mardi 18 juin à 20h.

 

Winter Wonderland

Un concert du Nouvel An « à la  Lyonnaise ».

Le Concert du Nouvel An est toujours dans une saison d’orchestre un rendez-vous à part de partage musical. Sous la direction du jeune chef ouzbek Aziz Chokhakimov, l’Orchestre National de Lyon fait cette année les choses en grand en présentant les merveilleuses pages des ballets de Tchaikovski (Casse-Noisette, La Belle au bois dormant et Le Lac des cygnes) dans un véritable spectacle mobilisant scénographe,  décorateur, metteur en scène et créateur lumières. Pour rendre la fête et les fêtes plus belles encore.

J. Lukas

Le 29 décembre 2018 à 18h, le 31 à 20h, les 30 décembre 2018 et le 1er janvier 2019 à 16h.

 

Ciné-concert Star Wars

Le cinéma comme dans un rêve. Les images des films Star Wars : Un nouvel espoir puis Star Wars : L’Empire contre-attaque sont accompagnées par la musique de John Williams jouée en direct.

Le grand art symphonique du compositeur John Williams s’inscrit dans la glorieuse tradition de la musique de film américaine et sonne comme l’apothéose d’un hyper-symphonisme purement et simplement jubilatoire. Sous la direction experte de Christophe Eliot, l’Orchestre National de Lyon présente grandeur nature les partitions de deux des films de la saga Star Wars. Pour entendre (et voir) ces films comme on ne les a jamais ni entendus ni vus.

J. Lukas

Du 23 au 25 janvier à 20h et le 26 à 18h, puis du 6 au 8 février à 20h, le 9 à 18 h.

 

Eliahu Inbal et Nelson Freire

La rencontre de deux géants.

Le chef israélien Eliahu Inbal, grand patron de l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort de 1974 à 1990, compte parmi les monstres sacrés de la direction d’orchestre de la deuxième moitié du XXème siècle. Nul n’a pu oublier ses enregistrements magistraux de Mahler ou Bruckner. Toujours en activité à 80 ans passés, il répond aujourd’hui à l’invitation de l’ONL pour diriger l’Ouverture tragique de Brahms, rencontrer l’immense poète du piano qu’est Nelson Freire dans le Concerto pour piano n° 4 de Rachmaninov, avant de libérer toute la puissance et la science orchestrale de Richard Strauss dans Ainsi parlait Zarathoustra.

J. Lukas

Vendredi 1er février à 20 h et samedi 2 à 18h.

A propos de l'événement

Auditorium-Orchestre National de Lyon
149 rue Garibaldi, place Charles-de-Gaulle, 69003 Lyon.

Tél. 04 78 95 95 95. www.auditorium-lyon.com

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