La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -303-Au TCC – Théâtre Châtillon Clamart, les arts vivants fusionnent, rayonnent et surprennent

Un espace et un projet communs pour rêver ensemble, rencontre avec Christian Lalos

Un espace et un projet communs pour rêver ensemble, rencontre avec Christian Lalos - Critique sortie  CHATILLON TCC - Théâtre Châtillon Clamart
© Emmanuel INFANTI - eiphotographies Christian Lalos, directeur du TCC

Publié le 24 septembre 2022 - N° 303

Directeur du Théâtre de Châtillon, Christian Lalos prend la tête du TCC – Théâtre Châtillon Clamart. Une opportunité pour que grandissent l’inventivité artistique et le plaisir du partage.

Comment appréhendez-vous la fusion du Théâtre de Châtillon et du Théâtre jean Arp ?

Christian Lalos : Cette fusion fait sens car elle redonne du souffle à la part artistique des budgets, qualitativement et quantitativement. Notre territoire, Vallée Sud Grand Paris, compte dix structures culturelles pour onze communes très proches les unes des autres, et le public circule facilement d’un lieu à l’autre. Dans le sillage de la volonté des maires, un tel rapprochement accentue le rayonnement et l’envergure des structures. Tant par leurs capacités que par l’outil qu’elles proposent – un rapport frontal à Clamart, un dispositif transformable à Châtillon –, les deux salles se complètent et peuvent ainsi répondre aux enjeux de la création d’aujourd’hui. Spectacle frontal ou pas, déambulatoire, immersif, participatif, in situ… : tout est possible ! Chaque maison conserve sa couleur, ses fondamentaux, avec à Jean Arp une place importante accordée à la marionnette et à Châtillon une attention particulière aux formes transdisciplinaires, hybrides, qui convoquent autrement le spectateur, notamment dans l’espace public.

« Spectacle frontal ou pas, déambulatoire, immersif, participatif, in situ… : tout est possible ! »

Comment définiriez-vous votre projet pour ces deux lieux ?

C.L. : Le projet s’appuie sur quatre axes. Le premier concerne la question du corps et de sa représentation sensible, et couvre ainsi les champs chorégraphique et marionnettique, la manipulation, le théâtre physique et gestuel, le cirque. Nous sommes impliqués dans des réseaux très engagés sur ce sujet.

Le second axe aborde la thématique des images, de notre rapport aux imaginaires créés par le biais des images. Il  fait place à la dimension plastique, scénographique des arts scéniques. Dans un monde saturé d’images, la question de ce qu’on montre et de comment on l’interprète s’inscrit aussi dans nos missions de transmission et d’éducation artistique. Ensuite, nous développons un volet consacré aux jeunes publics. Prochainement, je souhaite en particulier mettre l’accent sur les grands adolescents et jeunes adultes. C’est en effet à ce moment-là qu’advient une rupture avec les pratiques collectives. Pour contrer ce décrochage, je souhaite faire avec eux plutôt que pour eux. Le dernier enjeu, c’est le territoire. Nous allons sortir des murs des théâtres avec toutes sortes de formes, en développant, comme toujours, l’aspect collaboratif.

Qui sont les artistes particulièrement impliqués dans votre saison ?

C.L. : Nous avons noué des relations au long cours avec plusieurs artistes associés, dont le Birgit Ensemble et Edith Amsellem, et accueillons aussi de nouveaux venus. Elise Vigneron, marionnettiste et plasticienne, devient dans le champ de l’image et du corps artiste associée. Tout comme Laure Terrier, chorégraphe de la Cie Jeanne Simone, qui présente des créations, ateliers et parcours dans l’espace public. Nous proposons aussi plusieurs parcours d’artistes au fil de la saison dans les deux salles, avec le plus souvent une œuvre de répertoire et une création, complétées par une forme légère qui tourne sur le territoire, avec le metteur en scène Léo Cohen-Paperman, le Théâtre Majâz, la compositrice et chanteuse Claire Diterzi. Deux rendez-vous très repérés ponctuent la saison : le Festival de marionnettes et théâtre d’objets MARTO, et, depuis l’an dernier, en collaboration avec les théâtres de Vanves et Malakoff, le Festival OVNI, avec ses Objets Vivants Non identifiés. À l’image de notre saison, indisciplinée et buissonnière…

 

Propos recueillis par Agnès Santi

A propos de l'événement

Un espace et un projet communs pour rêver ensemble, rencontre avec Christian Lalos
TCC - Théâtre Châtillon Clamart
3 rue Sadi Carnot, 92320 Châtillon et 22 rue Paul Vaillant Couturier, 92140 Clamart.

Tél : 01 71 10 74 31.

Site : https://www.theatrejeanarp.com/

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