Créer avec la glace avec la marionnettiste Élise Vigneron

Vous créez votre Compagnie du Théâtre de l’Entrouvert en 2010. Que représente pour elle votre association au TCC de 2023 à 2025 ?

Élise Vigneron : J’en suis d’autant plus heureuse que cela s’inscrit dans la continuité d’une collaboration qui a commencé par l’accueil de mon spectacle L’Enfant au festival MARTO en 2021. La même année, j’ai réalisé pour le Théâtre de Châtillon un parcours avec une école supérieure d’arts décoratifs et ai joué en extérieur Traversées. Il est précieux pour une compagnie d’avoir des maisons où montrer son travail et où créer.

Vous présenterez en 2023 deux spectacles. Quelle place occupent-ils dans votre parcours ?

E.V. : Ils s’inscrivent dans le travail autour de la glace que je mène depuis Anywhere (2016). Glace, que j’ai créé en octobre 2021 avec la glaciologue Maurine Montagnat, fait en quelque sorte entrer le spectateur dans les coulisses de ma création, en plus de croiser les regards sur cet élément. Quant à Lands, habiter le monde, c’est une performance collaborative réalisée avec des habitants.

« Je cherche à questionner la manière dont nous sommes tous reliés à la matière. »

Comment décririez-vous le rapport à la glace que vous développez dans ces deux propositions ?

E.V. : Alors que dans Anywhere, j’utilisais plutôt la glace comme une métaphore, elle est maintenant pour moi un matériau dramaturgique à part entière. Lands, habiter le monde est très représentatif de l’état de mon travail sur cet élément, qui provoque chez le spectateur une réception sensible et immédiate. Je ne cherche pas à développer un message écologique, mais à questionner la manière dont nous sommes tous reliés à la matière.

Quelle sera votre prochaine création ?

E.V. : Je vais à Châtillon travailler sur mon adaptation du roman Les Vagues de Virginia Woolf, avec Marion Stoufflet comme dramaturge. Sur les six personnages du livre, nous en garderons cinq. En glace, ils seront manipulés par des artistes d’horizons divers. Je vois ce spectacle comme une forme d’aboutissement de ma recherche sur la glace.

Propos recueillis par Anaïs Heluin