Un duo de créateurs

« Je ne connais pas de défaut à ce parfait gentleman, sinon peut-être son obsession de grimper des montagnes, qui fait que nous nous sommes retrouvés en train d’escalader le mont Fuji, un jour de relâche, lors d’une tournée au Japon… J’ai fait la rencontre de Lorenzo Malaguerra en 2009 à Avignon : il voulait m’inviter à jouer en Suisse, au Théâtre du Crochetan. J’ai compris que notre relation dépasserait l’achat d’un spectacle. Ensemble, nous avons créé La Sagesse des abeilles, En attendant Godot, avec Marcel Bozonnet, où je jouais Lucky. Puis Richard III, spectacle avec lequel nous sommes actuellement en tournée, et un Roberto Zucco à Séoul. Notre coopération s’est toujours faite en parfaite intelligence, de manière dialectique, en conversation, en relais, ce qui évite la fatigue et l’ennui.

Loyauté me lie

Nous mettrons conjointement en scène (ndlr, au printemps 2019 à Limoges) une adaptation de Don Juan dont j’interprèterai le rôle-titre. Mais avant cela, à l’automne prochain, je participerai à un cabaret autour de la figure de Frida Kahlo, intitulé Frida jambe de bois, mis en scène par Lorenzo. Notre association donne une identité encore plus forte à l’ensemble de nos projets. Lorenzo ne prend pas seulement en compte son désir mais inscrit son geste dans la construction sociale. Avec lui, on fait société ! Comme le disait Vilar : « Il s’agit donc de faire une société, après quoi nous ferons peut-être du bon théâtre. » Il est pour moi un alter ego, « mon conseil des conseils » comme dit Shakespeare dans Richard III. »

Propos recueillis par Catherine Robert