Kalypso aux Gémeaux
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Focus -292-Les Gémeaux à Sceaux
Batteuse et chanteuse, Anne Paceo, élue artiste de l’année aux Victoires du Jazz 2019, est en résidence aux Gémeaux, où elle présentera cette saison deux créations axées sur l’interdisciplinarité artistique.
En quoi va consister votre résidence ?
Anne Paceo : Il s’agit d’une résidence sur deux ans. Séverine Bouisset, nouvelle directrice, souhaitait convier quatre artistes ou collectifs en résidence, dans les domaines de la musique, de la danse, des arts numériques et du théâtre de marionnettes. J’y mènerai plusieurs créations, de la médiation (des rencontres dans les collèges, les lycées) et un travail sur le territoire, en partenariat avec la MJC, par le biais notamment du spectacle Melting Three qui mélange professionnels et musiciens en voie de professionnalisation. Il s’agit d’un projet qui réunit trois musiciens, trois rappeurs et trois danseurs, danseurs qui seront suivis par Mickaël Le Mer, également artiste en résidence. Cela a toujours été très important pour moi de créer des passerelles, d’aller rencontrer autant les étudiants que les amateurs et les semi-professionnels. C’est essentiel pour développer notre musique et la faire connaître, surtout auprès de gens pour qui le mot « jazz » est intimidant. Proposer une musique plus inclusive fait partie des petites pierres que l’on peut apporter à l’édifice. Avec Tony Paeleman, qui sera au Fender Rhodes, au synthé basse et au synthétiseur Prophet, et Gauthier Toux qui sera lui aussi au synthé, l’idée est de proposer aux rappeurs un support pour qu’ils puissent chanter mais aussi une musique qu’on entend peut-être peu dans le contexte du rap.
Pour la seconde création, S.H.A.M.A.N.E.S., vous allez travailler avec le collectif Invivo. Qui sont-ils ?
A.P. : Invivo est une compagnie qui œuvre dans le domaine des arts numériques, réalise beaucoup de choses virtuelles, travaille en réalité augmentée, crée des hologrammes, etc. Comme pour Mickaël Le Mer, il s’agit pour moi d’un vrai coup de cœur artistique. J’ai envie de voir apparaître des formes, des fantômes sur scène avec nous de manière un peu magique, tout un monde imaginaire pour emmener le spectateur dans une troisième dimension.
De quoi s’inspire la musique ?
A.P. : Il s’agit d’un nouveau projet autour de la percussion et de la voix. Je me suis inspirée de musiques chamaniques du monde entier. J’ai toujours été attirée par ces pratiques. J’ai contacté des ethnomusicologues qui m’ont envoyé des musiques et des films, j’ai lu plein de livres, et écouté tout ce que je pouvais trouver. Ce n’était pas pour singer quoi que ce soit mais pour essayer d’en comprendre l’essence, pour laisser infuser ces informations. Certains morceaux sont en langue imaginaire, en espagnol, en anglais… d’autres sans parole. Il s’agit de s’inspirer d’un geste ou d’une énergie plutôt que d’un langage, et de combiner trois voix : la mienne – puisque je chante tout en jouant de la batterie – et celles d’Isabel Sörling et de Marion Rampal, avec un second batteur, Benjamin Flament, qui joue notamment d’un set de métallophones et de bols accordés. Tony Paeleman est au piano et Christophe Panzani au saxophone et clarinette basse. On peut dire que c’est une interprétation libre du chamanisme.
Propos recueillis par Vincent Bessières
à 20h45.
Melting Three, le 14 avril à 20h45.
Tél : 01 46 61 36 67. www.lesgemeaux.com
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