La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -147-Europa

Trois questions à Armand Meignan, fondateur et directeur de l’Europa Jazz

Trois questions à Armand Meignan, fondateur et directeur de l’Europa Jazz - Critique sortie Jazz / Musiques

Publié le 10 avril 2007

2000 spectateurs pour la première édition. Dix fois plus vingt-huit ans plus
tard. Le festival a crû dans son exception culturelle.

Créer un tel festival a-t-il été chose facile en province ?

Armand Meignan : Notre enracinement est notre force. Si j’ai réussi à
implanter ce festival depuis bientôt trente ans, c’est parce que je suis natif
de La Ferté-Bernard. C’est-à-dire du terroir sarthois, comme tous les bénévoles
qui participent activement. Cela m’a permis d’établir une programmation pointue,
axée principalement sur la musique européenne improvisée et sur le soutien aux
créations, en bénéficiant d’une réelle confiance locale. Notre ambition était de
donner une autre image du jazz, plus ouverte que le seul format classique auquel
on pense trop souvent, et le public a suivi?

« Une belle programmation, c’est être exigeant en termes esthétiques sans
jamais se couper du public. »

Quelles ont été les principales évolutions du festival ?

Armand Meignan : Peu à peu, on nous a demandé de proposer aussi des
choses plus grand public. Et nous nous sommes laissés faire, parce que je pense
que c’était aussi une bonne chose. Ouvrir vers des styles plus faciles’ Une
belle programmation, c’est être exigeant en termes esthétiques sans jamais se
couper du public. Ce n?est pas un discours politique, c’est vraiment ma vision
de ma mission. Une des autres grandes évolutions de ce festival a été de
reconnecter les musiques « amateurs » et le circuit plus professionnel. D’un
côté comme de l’autre, l’échange s’avère fructueux. Nous avons la chance de
compter 102 harmonies en Sarthe, la plupart constituées de jeunes. C’est une
incroyable vitalité sur laquelle nous nous appuyons’ Cela invite à un brassage
des publics.

Plus d’une fois, vous êtes sortis du cadre de la salle de spectacle.
Pourquoi ?

Armand Meignan : Tout comme ce festival favorise les créations et
revalorise la pratique « amateur », il cherche aussi à sortir des lieux
habituels, pour aller par exemple en milieu rural. Ou bien dans des hôpitaux, ou
encore en prison, comme nous l’avons fait, il y a quelques années. Il s’agit
d’actions citoyennes qui permettent à la musique de partir à la rencontre des
gens isolés, de sortir des sentiers balisés.

 

Propos recueillis par Jacques Denis

 

A propos de l'événement



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