Empire of a faun imaginary, un monde étrange et délirant imaginé par Simone Mousset
Les paysages cosmiques acidulés de Simone [...]
Focus -310-June Events 2023 : les voix de la danse à l’écoute du présent
Profondément inscrite dans l’air du temps, la nouvelle création d’Aina Alegre brasse des idées et des sensations éminemment palpables.
Cette pièce donne la sensation d’un élément très palpable qui existe dans l’inter-espace et dans les états de corps des danseurs. Qu’avez-vous mobilisé chez eux pour rendre cela visible ?
Aina Alegre : Nous avons passé du temps à travailler sur la respiration. Tout est en effet né de notre relation avec notre propre respiration, mais aussi de la façon dont on met notre conscience à cet endroit, quand l’intérieur et l’extérieur du corps sont traversés par le même air. Très vite, un imaginaire du corps s’est mis en place. Dans cette idée que l’air est palpable, l’espace n’est rien d’autre que ce va-et-vient d’un élément qui circule et interpelle tous les corps. Nous avons travaillé sur cette visualisation, et sur l’intégration de cette notion dans nos improvisations et nos pratiques.
Le titre interpelle et le spectacle même comprend diverses contradictions. Qu’expriment-elles ?
A.A. : Quand j’ai imaginé le titre, c’était d’abord pour dire non, stop. Face au monde, face à l’air, face au futur, je voudrais dire : this is not coming. Cette forme de résistance est pour moi la voie de l’amour. J’ai compris ensuite comment la pièce pouvait porter cette contradiction du titre et son côté énigmatique : dans des fugues, des décrochages, des ruptures, des bascules. Pas forcément des contradictions, mais des arrêts à l’endroit où on prend de l’élan, des silences là où il y a une force qui commence à prendre du volume. Cette célébration de l’air a quelque chose de rituel, de festif, en même temps qu’une forme de mélancolie. On sent le temps, parfois l’énergie mais aussi le danger. Même si l’air est invisible, il annonce la couleur du futur. Pourtant, ce n’est pas une pièce fataliste, il y a beaucoup d’espoir. Je pense en particulier à la persévérance, au labeur, à un monde qui met en route une énergie, peut-être réparatrice, qui viendrait soigner cet espace collectif. À la fin, je ne donne la parole qu’à la musique, à la façon d’un marching band, dans la sensation de quelque chose qui continue à avancer.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
à 21h.
June Events
du 30 mai au 17 juin 2023.
Tél : 01 417 417 07.
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