Tesseract, du collectif Invivo

Pourquoi avoir choisi de vous présenter avec Tesseract au public des Gémeaux ?

Julien Dubuc : En nous invitant en résidence, la directrice des Gémeaux, Séverine Bouisset, souhaitait ouvrir son lieu aux arts numériques et immersifs. Pour cette raison et pour des questions d’agenda – notamment parce qu’en octobre a également lieu la Biennale internationale des arts numériques Némo, qui nous soutient depuis de nombreuses années –, nous avons décidé d’arriver à Sceaux avec notre forme la plus radicale en matière d’utilisation des arts numériques, que j’ai conçue avec le créateur sonore Grégoire Durrande et le créateur lumière Yan Godat. En géométrie, le tesseract est un cube en quatre dimensions. La quatrième dimension est composée des transformations du cube à travers le temps. Elle est impossible à représenter, et c’est ce qui nous intéresse : avec un monolithe de trois mètres par trois mètres, au milieu duquel trône un tube en verre, nous proposons un voyage vers une autre dimension. Tesseract est en cela très représentatif du travail du collectif Invivo : nous cherchons à permettre l’immersion, le dépaysement.

« Nous cherchons à permettre l’immersion, le dépaysement. »

Vous allez aussi mettre aux Gémeaux ce savoir-faire au service de la création S.H.A.M.A.N.E.S d’Anne Paceo.

J.D. : C’est l’une des raisons pour lesquelles cette résidence nous ravit particulièrement. Nous avons déjà collaboré avec des artistes aux pratiques très différentes des nôtres – notamment avec les metteures en scène Aurélie Van Den Daele et Carole Thibault –, mais c’est la première fois que nous allons travailler sur un projet musical. C’est très stimulant pour nous, cela nous ouvre des champs passionnants.

Vous préparez également une nouvelle création, que l’on pourra découvrir à Sceaux la saison prochaine.

J.D. : En effet. Il s’agit d’une adaptation des Aveugles de Maurice Maeterlinck. Coproduite par Les Gémeaux, cette pièce pour douze spectateurs est en réalité virtuelle. Tout en l’utilisant, nous y questionnons la technologie. Ce que nous ferons aussi à travers des ateliers de transmission auprès de publics divers, en montrant également que la vidéo et la matière sonore peuvent être des matières d’écriture.

Propos recueillis par Anaïs Heluin