Roberta Roman, deux opus en vue
Renouveau et continuité : la guitariste [...]
Focus -291-En direct avec les artistes Génération Spedidam
Du jazz au zaz, la saxophoniste élargit ses horizons, dans un disque qui embrasse large et prône l’œcuménisme musical. Au New Morning le 28 septembre.
Cherchant à humer le parfum d’une musique arabe qui a fasciné des générations de musiciens occidentaux, Sophie Alour avait fait de son groupe une sorte de jardin suspendu, où l’on entendait siffler les oiseaux, où son sax ténor groovait sur un tapis de percussions, où la fraicheur de la flûte se fondait dans les arabesques fleuris du luth. Paru sous le nom de « Joy », ce premier album trouve désormais un prolongement dans un second opus, « Enjoy », qui est moins une suite qu’un élargissement de sa démarche à d’autres horizons. Substituant au oud de Mohamed Abozekry, le zaz de son frère Abdallah (un luth au manche long, qui se rencontre surtout au Moyen Orient), elle accueille également à ses côtés le percussionniste macédonien Ersoj Kazimov, la chanteuse Raphaëlle Brochet, qui a assimilé la tradition carnatique auprès de maîtres indiens, et le violon nomade et dansant de Fiona Monbet, qui a sous son archet le sens des gigues et autres traditions celtiques ensorcelantes.
Sous tous les toits du monde
Projetant ainsi sa musique dans de multiples directions, tout en restant soucieuse de définir un terrain sur lequel chacun puisse s’exprimer selon ses codes et ses traditions, la saxophoniste garde pour fondation son quartet de jazz. Il sert de support à cette équipe élargie, qui semble vouloir s’inviter « sous tous les toits du monde » ainsi que le titre l’une des compositions. Un rêve que l’écoute de son disque semble voir se réaliser.
Vincent Bessières
à 21h. Place : 24,20 €.