Smaïl Kanouté, rencontre avec un Black Indian

« Je travaille au sein de ma Compagnie Vivons sur des sujets sociaux à travers différentes disciplines : la chorégraphie, le cinéma, la mode, mais aussi des installations d’art contemporain. Le mécénat de la  Caisse des Dépôts me soutient depuis plusieurs années. J’ai reçu des aides à la production pour mes pièces Never Twenty One qui parlait des violences liées aux armes à feu au Brésil, aux États-Unis et en Afrique du Sud, Yasuke Kurosan sur l’histoire d’un esclave africain devenu samouraï, et Bala Funk qui traitait des danses brésiliennes comme acte de résistance à un système violent et discriminatoire. Aujourd’hui, plutôt qu’avec des aides ponctuelles, la Caisse des Dépôts m’accompagne pour développer ma compagnie sur le long terme.

Un triptyque sur les communautés afro

Depuis deux ans, je travaille avec les Black Indians, une communauté afro-américaine de la Nouvelle-Orléans à laquelle j’ai eu la chance d’être intégré. Ils préservent la tradition de créer chaque année pour le Mardi gras des costumes de parade inspirés des cultures créoles et africaines, afin de rendre hommage aux Amérindiens qui ont aidé des esclaves à s’affranchir. Cela a donné lieu en juin dernier à une performance mêlant des musiciens français et des Black Indians. Je suis également en train de créer mon propre costume et de préparer une exposition d’œuvres d’art. Parallèlement, je travaille sur ma prochaine pièce, So Ava, qui sera présentée en octobre 2026 au Théâtre de la Cité internationale. Ce sera le dernier volet de mon triptyque sur les communautés afro. Il y sera question de la philosophie animiste dans les danses contemporaines. »

Propos recueillis par Delphine Baffour