La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -145-Nice

Rencontre avec le compositeur Jean-Claude Petit et le librettiste Pierre Grosz*

Rencontre avec le compositeur Jean-Claude Petit et le librettiste Pierre
Grosz* - Critique sortie Classique / Opéra

(mentions photos JC Petit : Ville de Nice - JM Emportes)

Publié le 10 février 2007 - N° 145

  Quelle a été la genèse de votre opéra Sans famille? Jean-Claude Petit : C’est l’Opéra de Nice qui a lancé […]

 

Quelle a été la genèse de votre opéra Sans famille?

Jean-Claude Petit : C’est l’Opéra de Nice qui a lancé l’idée d’un ouvrage
lyrique, très proche de la comédie musicale mais avec un orchestre symphonique,
des chanteurs lyriques et même un ballet. Je leur ai proposé Sans famille,
car ce livre a toujours été pour moi un roman musical. Rappelons que Vitalis,
l’homme qui emmène Rémi sur les routes était un chanteur de la Scala de Milan?

Comment avez-vous conçu le livret ?

Pierre Grosz : Sans Famille** est un roman d’environ 700 pages,
qui a fait pleurer tout le xixème siècle. J’ai laissé de côté l’aspect un
peu larmoyant, pour raconter l’aventure d’un petit garçon, son énergie et sa
résistance aux épreuves. J’ai gardé un double suspense. Que va-t-il lui
arriver ? Ses parents existent-ils toujours ? C’est le premier opéra où le rôle
le plus lourd est tenu par un enfant. J’ai fait en sorte que tout se déroule de
son point de vue.

Sans famille semble correspondre à l’histoire de votre parcours personnel,
oscillant entre une connaissance musicale savante et des modes d’expression
populaires.

J.-C. P. : Oui, c’est l’histoire de ma vie. J’ai rencontré un peu toutes
les musiques. L’opéra représente la somme de toutes mes expériences et me permet
ainsi de décliner les influences que j’ai eues durant ma vie musicale.

« Avec Sans Famille, nous racontons une véritable histoire, riche et
complexe. On y entend aussi bien une chanteuse de variété, un baryton lyrique
qu’un enfant de dix ans. »

Pierre Grosz, vous réunissez vous aussi des composantes contradictoires,
entre écriture savante et populaire?

P. G. : Je suis assez polygraphe. Je ne privilégie aucun type
d’expression. L’opéra me plaît beaucoup, et l’une de mes ambitions est de
continuer à écrire des livrets, voire de travailler dans une maison d’opéra. Ce
que nous avons fait sur Sans famille a réuni toutes les préoccupations
que j’ai eues jusqu’ici dans l’écriture.

Cette aventure est-elle aussi un pied de nez à la mode des comédies musicales
de ces dernières années ?

J.-C. P. : Ces comédies sont en play back et sans grande dramaturgie.
Avec Sans Famille, nous racontons une véritable histoire, riche et
complexe. On y entend aussi bien une chanteuse de variété, un baryton lyrique
qu’un enfant de dix ans. Il est passionnant d’écrire pour des voix aussi
différentes.

Percevez-vous l’opéra comme un genre, par essence, populaire ?

J.-C. P. : Incontestablement. À l’origine, c’était le seul endroit où le
peuple pouvait aller voir une histoire jouée et chantée. Nous voudrions donc
renouer avec de grands spectacles, où le public viendra pour apprécier à la fois
l’histoire, la musique, les orchestres symphoniques, les ballets, les ch?urs et
les chanteurs.

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

*Écrivain, auteur de chansons (Polnareff, Bécaud, Jonasz?) et de livrets
de comédies musicales, Pierre Grosz a écrit pour le Théâtre de la Monnaie une
traduction du livret du Château de Barbe-bleue, l’opéra de Béla Bartók et
Béla Balázs. Pierre Grosz est lauréat des Victoires de la musique. En 1998, il a
reçu le Grand Prix de la SACEM pour l’ensemble de ses activités.

** Hector Malot (1830-1907) a signé une soixantaine de romans. Le plus
célèbre est Sans Famille qui relate l’histoire de Rémi, un enfant trouvé,
vendu à l’âge de huit ans à un ancien chanteur d’opéra devenu saltimbanque et
montreur d’animaux, Vitalis. Sans famille raconte l’initiation à la vie
de Rémi et son parcours d’obstacles vers le bonheur.

Du 23 février au 1er mars 2007 à l’Opéra de Nice. Tél. 04 92 17 40 79. Site :

www.opera-nice.org

Avec l’Orchestre Philharmonique de Nice, les Ch?urs et Ch?ur d’enfants de
l’Opéra de Nice, le Ballet de l’Opéra de Nice, Jean-Claude Petit (direction
musicale) et les voix de Elena Golomeova, Malia Bendi Merad, Jean-Philippe
Lafont, Jeane Manson, Valerie Condoluci, Jean-Marie Joye, Christian Jean,
Philippe Kahn et Barry Collins.

A propos de l'événement



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