« Rapprochons-nous » par Alexandre Denis et Frédéric Arsenault, un chemin instinctif et solidaire

Quel est le projet Le Refuge dans lequel s’inscrit Rapprochons-nous ?

Alexandre Denis : Depuis la création de la compagnie nous fonctionnons par projets : en ce moment nous sommes sur le 3ème, Le Refuge. À chaque projet, nous partons de choses instinctives autour desquelles nous construisons ensuite. Au fur et à mesure arrivent ce que j’appelle des émanations : ce sont des formes qui sortent du projet et de l’équipe fédérée autour de lui. Cela peut être des spectacles, comme Rapprochons-nous, ou autre chose, comme de l’action culturelle.

Quelle envie vous a mené à Rapprochons-nous ?

A.D. : Nous sommes partis, Frédéric [Arsenault] et moi, d’une envie de voir combien de temps nous pourrions rester en équilibre ensemble sur un morceau de bois. Nous savions que ce serait un chemin intéressant. il y a dans le spectacle deux acrobates en équilibre sur un bastaing, et le troisième protagoniste est un preneur de son qui peut faire des zooms sonores et a un pouvoir sur la narration. Nous nous laissons le droit à la chute ; en général même, quand nous ne tombons pas c’est moins bien. Nous nous parlons beaucoup avec Fred pendant le spectacle : de notre relation, de nous individuellement, de notre capacité à nous écouter et à nous donner de l’espace mutuellement…

« Le spectacle parle de cohabitation, d’interdépendance, de solidarité. »

Quels sont les thèmes que vous traitez ?

A.D. : Le spectacle parle de cohabitation, d’interdépendance, de solidarité. Cela se traduit physiquement : être à deux dans ce petit espace nous permet de tenir plus longtemps que si nous étions seuls ! Nous pouvons nous relayer puisque nous sommes dans une dynamique de portés acrobatiques et donc de contrepoids. La philosophie du spectacle, c’est l’acceptation et la tolérance.

Propos recueillis par Mathieu Dochtermann