« L’Eau douce » de Nathalie Pernette, un voyage depuis la glace jusqu’à la brume

Vous commencez à créer des spectacles tout public en 2006, avec Animale. En quoi cette première expérience vous a-t-elle donné l’envie de poursuivre dans cette voie ?

Nathalie Pernette : J’ai trouvé passionnant de créer un spectacle avec plusieurs niveaux de lecture, permettant aux jeunes ainsi qu’aux moins jeunes de comprendre des choses différentes. D’emblée, je développe pour le jeune public un monde plutôt sombre, qui interroge les peurs, la fascination pour les créatures nocturnes… Je tire ce fil dans toutes mes pièces jeunes public : La Maison (2009), La Peur du loup (2011), Les Ombres blanches (2015), Belladonna (2019) et L’Eau douce.

Est-ce à dire que dans cette dernière création, vous privilégiez l’exploration de la dimension ténébreuse de l’eau sur sa part ludique ?

N.P. : J’explore les deux, mais pour une fois je dirais que j’amène le jeune public vers un univers plutôt doux. J’ai surtout voulu rappeler à quel point on est proche de l’eau, déjà de par notre nature physique.

« Je développe pour le jeune public un monde plutôt sombre, qui interroge les peurs. »

Quel parcours aquatique dessinez-vous dans ce solo, interprété par Léa Darrault, Anita Moreau ou vous-même ?

N.P. : Léa, Anita et moi, qui avons créé ensemble le spectacle – je ne voulais pas qu’il s’agisse d’un simple solo de moi –, avons d’abord travaillé sur les différents états. Par le corps, mais aussi par la lumière et le son, nous proposons un voyage depuis la glace jusqu’à la brume, en passant par la neige et l’eau.

Vous convoquez aussi sirènes, monstres marins ou encore dragons des eaux…

N.P. : Grâce à une lumière noire, qui révèle des peintures phosphorescentes sur le tapis de scène, nous avons voulu représenter un passage sous l’eau. Suite à cette bascule lumineuse, nous déployons une danse plutôt grotesque, fruit d’une compilation de nombreuses créatures fantastiques.

Propos recueillis par Anaïs Heluin