Entretien Héla Fattoumi
Regards croisés Héla Fattoumi partage avec [...]
Focus -207-Centre Chorégraphique National de Caen
Dans Mahalli, la danseuse et chorégraphe libanaise joue des clichés de la féminité et dit à même le corps les tiraillements qu’elle vit au quotidien.
« La recherche a débuté par un travail purement physique d’improvisation à partir de postures contraignantes dont j’essayais de m’extraire en peu de gestes. S’est imposée ainsi l’idée du territoire, d’abord spatial puis métaphorique, de l’appartenance à une terre, à une histoire car je l’éprouve au quotidien dans mon pays, le Liban. J’ai appréhendé mon corps comme le premier espace qui m’appartient, que j’habite. Dans cette tentative de me défaire des contraintes, le bassin est devenu le centre et l’initiateur du mouvement. Il renvoie aussi à la féminité. Quand bien même je ne me revendique pas du féminisme, je joue avec les images de mannequins véhiculées par les médias qui façonnent l’idéal de la femme. Je les transforme pour que cette féminité prenne conscience d’elle-même, donc puisse ressentir de la honte, de la colère, de l’embarras, de la résistance, de la résignation… C’est un corps de femme qui parle du corps des femmes. La danse porte un discours moins univoque que le verbe, elle me permet de travailler le détail : chaque geste exprime un sens, un état, une émotion. Même le silence fait partie du mouvement ! ».
Propos recueillis par Gwenola David
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