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Pôle de référence du théâtre musical

Pôle de référence du théâtre musical - Critique sortie Théâtre
Légende : Patrick Foll. DR

ENTRETIEN Patrick Foll

Publié le 24 septembre 2015 - N° 236

Le théâtre vient de fêter ses 50 ans, s’est doté d’un tout nouvel équipement technique et se prépare à prendre place dans la future grande région Normandie. Rencontre avec son directeur Patrick Foll.

Quelle est la griffe, la spécificité de la programmation du théâtre de Caen ?

Patrick Foll : Le Théâtre de Caen est une scène pluridisciplinaire où la musique tient une place prédominante. J’ai eu à cœur de confirmer sa spécificité lyrique en tissant un réseau de coproductions avec de grandes maisons d’opéra comme l’Opéra de Lille, l’Opéra Comique, les Théâtres de la Ville de Luxembourg et d’autres qui sont des partenaires réguliers pour des projets de tout premier plan. La résidence des Arts Florissants nous a offert une spécificité baroque que nous avons étendue par l’invitation d’éminentes phalanges. Mais l’objectif est aussi de proposer une programmation de théâtre, danse, cirque, et concerts. De grands noms sont invités cette année : Ostermeier, Cassiers, Porras, Platel, Akram Khan, Cirkus Cirkör…

Comment imaginez-vous la place du Théâtre de Caen dans la nouvelle grande région normande ?

P. F. : Notre public a doublé en 15 ans, atteignant 135 000 spectateurs, et nous serons donc une scène majeure de la nouvelle région. Je ne doute pas que la place du Théâtre de Caen y sera confortée en restant un pôle de référence pour le théâtre musical. La future région aura un opéra à Rouen centré sur une dynamique tout à fait différente de la nôtre. L’Opéra de Rouen compte un orchestre et un chœur permanents alors que le Théâtre de Caen invite des ensembles internationaux ou en résidence pour des projets ponctuels. La complémentarité des deux maisons sera un atout. Par ailleurs, sur le plan théâtral, nous avons su nouer précédemment des liens étroits avec David Bobée, aujourd’hui directeur du CDN de Rouen, nous accueillons cette année le Henry VI de La Piccola Familia de Thomas Jolly, et nous réalisons un nouveau projet, Monsieur de Pourceaugnac, avec Clément Hervieu-Léger dont la compagnie est basée dans l’Eure. Autant dire qu’avant même la fusion des deux régions, nous travaillions déjà ensemble en bonne intelligence.  

« Nous disposons d’un outil du xxie siècle qui va nous permettre de continuer à coproduire des spectacles. »

Votre théâtre est désormais doté d’un nouvel équipement technique ultra moderne…

P. F. : Quand nous avons fermé le théâtre pour 18 mois de travaux, nous venions de fêter ses 50 ans. Le théâtre avait alors un équipement technique datant des années 60, plus du tout en phase avec la réalité des mises en scène modernes. Aujourd’hui, nous disposons d’un outil du xxie siècle qui va nous permettre de continuer à coproduire des spectacles avec nos partenaires européens, qui avaient déjà effectué ces rénovations techniques et d’automatisation des cintres.

Cette saison verra aussi la fin de la longue et exemplaire collaboration avec les Arts Florissants et William Christie…

P. F. : « Longue » et « exemplaire » sont bien les adjectifs qui viennent à l’esprit. Longue car la Ville de Caen et la Région Basse-Normandie ont accompagné Les Arts Florissants pendant 25 ans, ce qui n’a pas d’équivalent en France. Exemplaire car ces 25 ans ont été marqués par des relations de travail, de confiance et d’émulation artistique. Nous avons connu des aventures formidables en tant que producteur délégué de leurs créations caennaises. Je pense au Sant’Alessio que nous avons emmené jusqu’à New York ou à Rameau, maître à danser, plus récemment, au Bolchoï de Moscou. Et je formule le vœu de toujours accueillir Les Arts Florissants, présents pour Monsieur de Pourceaugnac.

Et après Christie ?

P. F. : En janvier 2016, le théâtre de Caen accueillera un nouvel ensemble en résidence, Les Correspondances de Sébastien Daucé, avec lequel nous vivrons, j’en suis sûr, des moments tout aussi passionnants. Je me réjouis de construire quelque chose de nouveau avec un jeune ensemble comme nous l’avions fait il y a 25 ans avec Les Arts Florissants.

 

Propos recueillis par Jean Lukas

 

Théâtre de Caen,

135 bd. du Maréchal-Leclerc, 14000 Caen.

Tél. 02 32 30 48 00.

www.theatre.caen.fr

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