Place aux jeunes ! avec le Collectif Bolides, la compagnie Coliberté et Alice Rende

Cette journée particulière au sein du festival s’ouvre sur un café-débat qui interroge la meilleure manière d’accompagner les jeunes artistes au sortir de leur école. S’ensuivent, surtout, trois représentations qui donnent concrètement à voir, dans des styles divers mais complémentaires, une partie de ce que la nouvelle génération propose. Qu’il s’agisse de théâtre physique bruité, d’arts de la rue ou de contorsion, que cela prenne la forme d’un solo ou d’un plateau artistique de sept interprètes, ce sont des propositions tout public qui n’ont rien à envier aux spectacles des compagnies plus aguerries. Ce sont, également, trois spectacles qui sont en prise avec leur temps et avec les préoccupations de leur époque.

Métaphores de notre condition humaine

Bonheur de la compagnie Coliberté questionne la capacité de notre société obsédée par le consumérisme à assurer le bonheur de ses membres. BIENTÔT du collectif Bolides traite par un absurde qui finit par être pathétique le besoin de s’accrocher aux croyances et à l’espoir, et révèle au passage la beauté d’un groupe qui essaie. Fora d’Alice Rende montre la lutte d’une femme pour sortir de la prison métaphorique où elle se trouve, mais l’évasion ne lui procure peut-être pas la liberté attendue.

Chacun à sa manière, par le corps et par le mouvement, ces spectacles créent des métaphores de notre condition humaine et nous tendent un miroir poétique qui incite néanmoins à la réflexion. Ils soulignent également à quel point les arts du mime et du geste sont inclassables, et peuvent surgir chez des créateurs et des créatrices aux parcours et aux disciplines très divers.

Mathieu Dochtermann