Patrice Thibaud réécrit, joue et met en scène Les Aventures du Baron de Münchhausen

Comment le texte et la musique se sont-ils rencontrés sur cette production ?

Patrice Thibaud : Cela a pris la forme d’un échange permanent entre Hervé Niquet et moi. À partir de mon adaptation du texte, Hervé proposait telle ou telle musique, en s’appuyant sur sa connaissance du répertoire baroque jusque dans ses pages les moins connues. Il a ainsi trouvé des supports musicaux parfaits aux chansons que j’ai écrites.

« Pour moi, le baroque c’est quelque chose d’un peu fou. »

Le travail avec des chanteurs, un chœur, un orchestre appellent-ils un travail particulier ?

P.T. : Mon domaine, c’est le burlesque, où tout est question de timing. La musique porte le mouvement et inversement, et les chanteurs se sont pris au jeu. Ils ont apprécié cette liberté qu’ils ne trouvent pas forcément à l’opéra. Les choristes se sont éclatés, ravis d’être dirigés comme de vrais comédiens.

Cette liberté se traduit-elle par une évolution du spectacle, représentation après représentation ?

P.T. : Je suis très rigoureux sur le rythme ; il n’est pas question de faire de l’improvisation, car cela casserait le ressort burlesque. La liberté est surtout dans le ton, dans les idées que chacun peut apporter. Hervé Niquet joue de ça : rien n’est sacré, rien n’est interdit. Pour moi, c’est ça le baroque, quelque chose d’un peu fou.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun