Marta Izquierdo Muñoz donne le duo Dioscures

« Je suis née à Madrid, dans une Espagne en transition entre dictature et démocratie. Artistiquement, je travaille sur les figures féminines entre culture populaire et marginalité. Dioscures est donc une pièce atypique pour moi, car c’est mon premier projet sur la masculinité. Dans la mythologie, les Dioscures « fils de Zeus » Castor et Pollux sont le symbole des jeunes gens en âge de porter les armes, des sauveurs de situations désespérées. J’invite deux performeurs, Mina Serrano et Ebène, à travailler sur les gémeaux divins, sur la gémellité. Aucun des deux n’est un stéréotype de la masculinité. Dans leur vie artistique, ils penchent plutôt vers la féminité.

Deux performeurs impressionnants

Ils sont tous deux fascinants parce que suivant leur tonus, leur intention, leur plasticité corporelle, ils donnent différentes interprétations de la masculinité. Ebène est grand et très musclé. Mina vient de la mode, elle est très belle, très sculpturale. Quand je l’ai connue, elle s’appelait Pépé, je ne savais pas qu’elle était en transition. Mina m’a confié qu’il était particulièrement intéressant pour elle de questionner la masculinité au moment où, physiquement, elle s’en éloignait. »

Propos recueillis par Agnès Izrine