« Maldonne / On m’a trouvée grandie », par Leïla Ka

« Dans ces deux pièces, il est question de femmes. Dans On m’a trouvée grandie, on reprend l’histoire de Madeleine, une patiente internée à la Salpetrière, au début du XXème siècle, parce qu’elle marchait sur la pointe des pieds. Elle a été étudiée par les médecins de l’époque qui considéraient qu’elle était hystérique. Pour ce projet, je suis interprète du personnage de Madeleine et chorégraphe. Cela me permet de découvrir d’autres mondes. Magicienne, dramaturge, metteuse en scène et anthropologue, Valentine Losseau est passionnante, avec cette dimension de la magie nouvelle que je ne connaissais pas, avec la question du réel, de ce qui est vrai ou pas, ce qui est magique ou non. Dans Maldonne, je travaille avec de formidables danseuses sur des personnages de femmes plus ou moins définis.

La question du féminin

On porte leurs histoires, celles de nos mères, de nos grand-mères. Nous partons du costume pour entrer dans des états de corps, avec une cinquantaine de robes qui nourrissent des imaginaires différents. Au-delà des costumes, c’est une émotion qui nous fait nous mouvoir. Le titre Maldonne convoque la mauvaise donne, la mauvaise distribution des cartes. En ce qui concerne la place des femmes dans le monde, les cartes sont en effet mal distribuées. Quand nous nous sommes rencontrées, Valentine et moi, j’étais en train de terminer mon précédent solo. Je portais une robe de grand-mère, qui renvoyait à une image de femme en camisole. Nous nous sommes découvert de nombreux points communs. C’est passionnant de pouvoir aborder cette question du féminin dans deux pièces différentes, au sein d’une même programmation. »

Propos recueillis par Nathalie Yokel