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Avec l’entrée du dramaturge et metteur en [...]
Focus -258-Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, Centre Dramatique National.
Membre du collectif artistique de Sartrouville et toute nouvelle directrice du Studio-Théâtre de Vitry, Bérangère Vantusso occupe une place singulière dans l’art de la marionnette. Elle crée Longueur d’ondes avec le plasticien Paul Cox.
Comment avez-vous choisi de vous tourner vers la marionnette ?
Bérangère Vantusso : Au départ, j’ai une formation de comédienne. Puis au moment où j’ai commencé à étudier la marionnette à la Sorbonne Nouvelle, j’ai vu La Mort de Tintagiles mis en scène par Claude Régy à Saint-Denis. Cela a constitué un véritable choc théâtral pour moi. Les personnages étaient comme des ombres, de simples silhouettes éclairées de derrière tout au long de la pièce. L’incarnation, le corps, la voix, tout s’est effondré en moi quant à une conception réaliste du théâtre.
Et pourtant, vos marionnettes, grandes et à face humaine, sont qualifiées d’hyperréalistes…
B.V. : Ce qui est intéressant dans ces marionnettes, c’est le décalage avec le réel. Ce que je cherche, c’est de n’être jamais dans un travail de l’illusion. Avec Marguerite Bordat, qui construit avec nous les marionnettes, nous voulons créer des espaces qui sollicitent l’imaginaire du spectateur. La marionnette ne m’intéresse pas en elle-même. C’est la relation à l’acteur qui constitue un vrai terrain d’exploration. A l’instar du théâtre japonais du Bunraku, je cherche à créer une scène diffractée. Avec le corps d’un côté, la voix de l’autre, il existe des combinaisons infinies entre acteurs et marionnettes, ceux qui manipulent et ceux qui parlent. J’aime aussi installer le doute, comme dans Le rêve d’Anna qui avait été créé pour Odyssées, ou Institut Benjamenta, et créer un monde où l’on ne peut plus savoir ce qui est vrai ou ne l’est pas. Je me tourne aussi souvent vers des écritures contemporaines, ce qui reste encore trop peu le cas dans le métier.
« Un travail documentaire autour de l’histoire d’une radio libre éphémère. »
Que créez-vous pour Odyssées en Yvelines ?
B.V. : Je crée Longueur d’ondes, qui change complètement de direction puisque je m’oriente vers un travail documentaire autour de l’histoire d’une radio libre éphémère que j’ai connue quand j’étais petite à Longwy. Le récit se fera dans un kamishibaï, un petit castelet avec des planches dessinées qu’un conteur actionne pour faire son récit, qui auront été peintes par le plasticien Paul Cox.
Propos recueillis par Eric Demey
Dès 15 ans.
Tél. 01 30 86 77 79.
Site : www.theatre-sartrouville.com
Avec l’entrée du dramaturge et metteur en [...]