La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -204-CENTRE NATIONAL DU THÉÂTRE

Les autres finalistes

Publié le 27 novembre 2012 - N° 204

Mariette Navarro (Nous les vagues – Quartett) La révolte gronde comme des vagues qui viendraient, de plus en plus fortes, […]

Mariette Navarro (Nous les vagues – Quartett)

La révolte gronde comme des vagues qui viendraient, de plus en plus fortes, se briser contre les digues qui leur résistent. Mariette Navarro a commencé d’écrire Nous les vagues en Algérie, en 2009, et l’a achevé un an après, à l’aube des printemps arabes. Comme le remarque Philippe Malone dans son avant-propos, l’écriture de la dramaturge « épouse l’élan de la révolte, se tend vers lui, s’arc-boute puis se relâche, pour mieux reprendre, plus loin ». La graphie se fait majuscule au paroxysme de la colère d’une jeunesse qui n’a plus rien à perdre et tout à gagner. Entre flux et reflux, entre écume et profondeur, Mariette Navarro annonce le désordre à venir et psalmodie les alarmes des oubliés de l’Histoire.

Catherine Robert

Frédéric Vossier (Lotissement – Quartett)

Lotissement constitue, avec Les Disparitions, de Christophe Pellet, un diptyque (initié par Madeline Louarn, directrice artistique du Théâtre de l’Entresort) sur les thèmes de la chambre à soi, de l’intrusion et des technologies. Un lotissement, entre la forêt et la plage ; une maison semblable aux autres. A l’intérieur, le père et Patricia s’aiment d’un amour étrangement contradictoire, fait de tendresse et d’humiliation. Le fils, voyeur panoptique, scrute les faits et gestes de ce couple improbable qu’il montre à « l’ami », personnage semblable au chœur antique, aux avant-postes du spectacle. Dans le tournoiement de la perversité, ces monstres lubriques se repaissent les uns des autres.

C. R.

Koffi Kwahulé (Nema – Editions Théâtrales)

Perversion, harcèlement et domination : Koffi Kwahulé décrit, dans une langue puissante guidée par une construction dramaturgique très efficace, la violence faite aux femmes. Nema, la domestique d’Idalie, est battue et violée par Nicolas, son mari. Idalie, brillante femme d’affaires en pleine ascension professionnelle, subit les vexations imposées par Benjamin, époux jaloux soutenu par une mère égocentrique. La cécité est totale, et personne ne veut voir les bleus au corps et à l’âme des deux femmes battues. Inspirée du troisième mouvement de la Symphonie n°3 de Górecki, cette saisissante partition déroule implacablement le drame jusqu’au meurtre.

C. R.

Alexandre Koutchevsky (Les Morts qui touchent – Editions L’Entretemps)

Sous-titré Texte pour vivants, fantômes et paysages, Les Morts qui touchent se veut « fiction de théâtre-paysage », selon les mots de son auteur, le jeune dramaturge Alexandre Koutchevsky, membre du collectif Lumière d’août, dont l’écoute a participé à l’élaboration progressive de ce texte. Entre Ouagadougou et Rambouillet, à Orly, au 104, rue d’Aubervilliers, dans les anciennes pompes funèbres de Paris, dans le cimetière de Chatenay-Malabry, du haut du ciel jusque sous la terre, se croisent les vivants et les morts. Entre la mère disparue et sa fille qui tâche de retrouver son visage, circulent pensées et trépassés, célèbres ou anonymes, interprétant ensemble une sorte de cantate du souvenir.

C. R.

A propos de l'événement

Centre national du Théâtre
134, rue Legendre, 75017 Paris.

Tél. 01 44 61 84 85. www.cnt.asso.fr
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