Entretien Agathe Mélinand
Satie sur les planches La codirectrice du [...]
Focus -208-Théâtre National de Toulouse
Jean Liermier met en scène les affres du triste Arnolphe, barbon imbécile qui croit que d’avoir rendu Agnès niaise lui ôtera le goût d’être déniaisée par un autre que lui…
Arnolphe croit que l’amour peut naître de la reconnaissance et qu’il suffit de rendre les femmes sottes pour s’éviter les déboires du cocuage. Peine perdue ! Agnès s’éprend d’Horace : l’amour ni les filles ne tiennent en cage ! Bêtement naïf ou cruellement cynique ? Grotesque inoffensif ou dangereux misogyne ? « Je me garderai bien d’être manichéen, dit le metteur en scène Jean Liermier. Arnolphe est tout cela ! Complexe et versatile, comme tout un chacun. Comme est complexe d’ailleurs le lien qu’entretient Molière avec son œuvre : n’écrit-il pas L’Ecole des femmes l’année de son mariage avec Armande Béjart, de vingt ans sa cadette, et fille de Madeleine, son ancienne maîtresse ? » Pour servir de cadre à cette tragi-comédie, Jean Liermier imagine une propriété isolée dans un désert champêtre, où Agnès est retenue « comme un pot de fleur dans sa serre ». Arnolphe veille sur sa créature comme Frankenstein sur son monstre, en oubliant que pour n’être pas détesté, il faut commencer par aimer…
Catherine Robert
Satie sur les planches La codirectrice du [...]