Le Piano enchanteur de Tanguy de Williancourt

Né en 1990, le pianiste Tanguy de Williancourt est un de ces « nouveaux pianistes » qui, loin de se limiter au rôle de soliste, mettent leur talent de musicien au service de tous les répertoires. Il joue du piano, mais il touche aussi le piano-forte et les instruments que les compositeurs romantiques chérissaient. Particulièrement bien capé, il a remporté quatre masters au Conservatoire de La Villette. Après quoi, il n’a pas reçu une flopée de prix dans les concours internationaux, mais a attiré l’attention de fondations, qui lui ont décerné prix et bourses, ainsi que celle des organisateurs de concerts, qui l’ont immédiatement invité dans leurs séries. Son premier disque solo ? Rien moins que l’intégrale des pièces de Wagner que Liszt a réduites pour le piano (Mirare). Williancourt y montrait le caractère orchestral et analytique de son jeu.

Scènes musicales

Au Théâtre des Champs-Elysées, le 17 octobre, il retrouve Liszt mais cette fois-ci transcripteur du Chant du cygne de Schubert : il est ici beaucoup moins question d’orchestre que de fusionner une ligne de chant avec la musique qui la soutient et la magnifie, musique où le virtuose s’efface alors même que ce qu’il a à jouer est d’une difficulté redoutable. De chant, il sera à nouveau question, le 7 décembre à la Scène musicale. Williancourt va y accompagner la soprano Axelle Fayot dans des lieder et extraits d’opéras de Wagner, Berg et Schoenberg. Mais accompagner comme cela se pratique désormais à égalité avec la soprano et pas comme autrefois, en mettant tout en œuvre pour ne pas faire entendre sa « voix ».

Alain Lompech