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Focus -274-Les Safra’numériques
Ikbal Ben Khalfallah et Didier Gus Ringalle, administrateur de production du Safran, assurent ensemble la programmation des Safra’numériques. Installations, spectacles, immersions virtuelles, concert… Au total, c’est une quarantaine de propositions artistiques éclectiques et pour la plupart gratuites qu’ils font venir dans leur lieu de 4500 m2 et dans d’autres équipements de la ville.
Vous avez créé les Safra’numériques afin de toucher en priorité les habitants de votre quartier d’implantation, très jeune et multiculturel. En la matière, quel bilan tirez-vous des trois éditions passées ?
Ikbal Ben Khalfallah : Chaque édition attire un public plus nombreux. Pas moins de 12000 personnes l’an dernier, contre 5500 en 2017. Parmi lesquelles 2590 scolaires issus des établissements des quartiers Nord, du reste de la ville et même au-delà. 1000 autres visiteurs sont venus avec des associations et des centres de loisirs, avec qui nous travaillons beaucoup à l’année. Si une majorité des visiteurs viennent des quartiers Nord, nombreuses sont les personnes à faire le déplacement, ce qui est pour nous une vraie réussite. Car si nous voulons en effet nous adresser aux habitants de notre environnement immédiat, le but est aussi de contribuer à son décloisonnement.
Didier Gus Ringalle : Les Safra’numériques participent ainsi à la mutation en cours des quartiers Nord, avec notamment l’ouverture en septembre dernier d’une université à l’intérieur de la citadelle d’Amiens, près du Safran. Le potentiel de développement de ce rendez-vous est donc considérable. Il a toute sa place dans la perspective d’évolution de la nouvelle région.
Quelles sont les ressources de celle-ci en matière d’arts numériques et de nouvelles technologies ?
I.B.K. : L’idée des Safra’numériques est née de la grande richesse du territoire en matière d’arts numériques et de nouvelles technologies. L’École Supérieure d’Art et de Design (ESAD), un des meilleurs IUT de génie mécanique de France, le fab-lab de l’association La Machinerie et l’excellente école Le Fresnoy située à Tourcoing, avec laquelle nous sommes associés pour la première année, nous permettent de découvrir de nombreux artistes. Mais nous programmons aussi de nombreux artistes d’ailleurs, y compris de l’étranger.
« Nous voulons offrir à chacun de nouvelles perspectives. » Ikbal Ben Khalfallah
« Les Safra’numériques participent à la mutation en cours des quartiers Nord. » Didier Gus Ringalle
Aux Safra’numériques, des artistes reconnus à l’international côtoient des talents plus émergents. Pourquoi ce choix ?
D.G.R. : Nos choix se portent vers des artistes qui parlent d’une manière singulière et éclairante du monde dans lequel on vit. Qu’ils abordent les transformations sociales, scientifiques ou encore spirituelles provoquées par les nouvelles technologies, ou développent plutôt des univers oniriques. Nous aimons inscrire sur la durée notre histoire avec certains artistes. Cette année par exemple, nous sommes heureux de retrouver Scenocosme, que nous avons accueilli pour la première édition des Safra’numériques. La finesse poétique de leurs installations est remarquable.
L’accessibilité des œuvres est aussi un de vos critères principaux. Comment faites-vous pour la faciliter ?
I.B.K. : La présence de nombreux médiateurs pendant le festival est très importante. Et les artistes eux-mêmes sont appelés à expliquer leur travail. Des ateliers permettent aussi aux jeunes de rencontrer des artistes et des chercheurs de très haut niveau, comme le plasticien Christopher Kelsall qui animera un atelier autour de la céramique 3D. Nous voulons offrir à chacun de nouvelles perspectives.
D.G.R. : Il faut qu’il y en ait pour tous les âges. La diversité des formes est donc indispensable. À côté d’œuvres contemplatives par exemple, il en faut d’autres qui soient plus interactives. Comme l’installation Chiromancie du collectif N2U, ou Discursive immanence de Vincent Ciciliato. C’est aussi une manière de montrer l’étendue des possibles qu’offrent les nouvelles technologies en matière artistique et autres.
Anaïs Heluin
Tel : 03 22 69 66 06.
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