Arianna de Milan Otal, mise en scène par Ismaël Tifouche Nieto
En collaboration avec La Pop, la Scène de [...]
Olivier Michel dirige La Pop selon trois caps : création, médiation et souci écologique. Ainsi guidée, la péniche vogue de succès en succès…
Quelle est l’histoire de La Pop ?
Olivier Michel : Son ouverture au public remonte à 2016. Assez vite elle est devenue une plateforme d’expérimentation qui accompagne des artistes dans la création de leurs spectacles, un lieu pluridisciplinaire qui questionne nos liens à la musique et aux sons, dans leurs dimensions anthropologiques, sociologiques, scientifiques, en invitant des artistes de tous horizons à les explorer. Deux temps forts rythment son année, réunissant des spectacles en création et des rendez-vous spécifiques au printemps et à l’automne. Au printemps, outre la création d’une installation sonore, la Journée de repérage artistique réunit une soixantaine de programmateurs qui viennent découvrir une dizaine de projets sélectionnés avec le Théâtre de Vanves et Danse Dense. La démarche réflexive autour des sons et de la musique est constitutive de chaque projet porté par La Pop. Elle nous a conduit à déployer des dispositifs de création et de médiation avec des centres sociaux et plus de trente établissements scolaires répartis sur toute l’Ile-de-France. Nous n’envisageons pas le projet artistique sans une démarche tout aussi exigeante d’accompagnement de tous les publics. C’est le cœur atomique de notre projet : depuis 2017, La Pop est un incubateur artistique et citoyen, et, depuis 2019, nous y avons ajouté une réflexion sur l’écologie.
Comment s’exprime cette volonté écologique ?
O.M. : Nous avons rédigé une charte exigeante qui figure désormais en annexe de tous nos contrats. Circuit court, économie énergétique, recyclage, utilisation de matériaux de seconde main, rationalisation des transports : il s’agit d’être le plus vertueux possible sur ces questions-là. Dans ce cadre d’éco-responsabilité, La Pop est membre fondatrice de l’association ARVIVA – arts vivants, arts durables, qui fédère les initiatives pour réduire l’impact environnemental du spectacle vivant. Nous avons aussi le projet de constituer un comité scientifique autour de La Pop qui permettrait à la fois d’assurer une veille scientifique sur le rôle de la musique et des sons et d’affiner de nouveaux projets de médiation avec la petite enfance et le grand âge. Autre volonté à laquelle nous nous tenons : assurer une programmation paritaire et questionner la diversité.
Comment posez-vous ces exigences auprès des artistes ?
O.M. : Quand nous rencontrons une équipe artistique, nous posons les bases du projet : à elle de s’en emparer au mieux. Il ne s’agit pas d’un mode d’emploi imposé mais plutôt d’un cadre à l’intérieur duquel les artistes pensent librement leurs projets. Nous rejoignons ainsi ce qui guident les Pop Conf’ du printemps, ce qu’on appelle la Pop Philosophie : s’emparer de sujets et de questions communes auxquels artistes et chercheurs répondent de manières différentes. Nous faisons en sorte de nourrir le dialogue entre penseurs et artistes sans que le public se sente exclu d’une réflexion qui serait réservée à des spécialistes. Le rôle culturel, social et politique des sons et de la musique est encore à explorer et il ouvre des champs d’écoutes et de découvertes absolument passionnants.
Propos recueillis par Catherine Robert
Tél. : 01 53 35 07 77.
Site : www.lapop.fr
En collaboration avec La Pop, la Scène de [...]