Développer la rencontre avec l’art
Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling [...]
Focus -269-Le Liberté et Châteauvallon
Après La Boucherie de Job, Fausto Paravidino signe La Ballata di Johnny e Gill, une nouvelle création inspirée de la Bible. Cette coproduction internationale du Liberté sera créée le 8 novembre 2018.
« La coexistence indissoluble entre l’extrême simplicité des fables et le mystère absolu de leur signification. »
Quelle relation entretenez-vous avec la religion ?
Fausto Paravidino : J’ai eu une formation religieuse qui s’est interrompue quand la sexualité, le théâtre et l’indépendance intellectuelle sont entrés dans ma vie. Après une période de rejet, c’est à travers le théâtre que j’ai retrouvé un intérêt pour la religion et les mythes. Ce qui me plaît dans l’écriture biblique, c’est la coexistence indissoluble entre l’extrême simplicité des fables et le mystère absolu de leur signification. La Bible parle de Dieu, bien sûr, mais aussi beaucoup – et surtout – d’êtres humains dont les actions nous paraissent à la fois familières et incompréhensibles (ou trop difficiles à accepter).
Quelle réflexion est à l’origine de La Ballata di Johnny e Gill ?
F. P. : Nous sommes partis de la Tour de Babel, où Dieu a créé l’humanité comme nous la connaissons, faite de gens qui ne se comprennent pas, bien qu’ayant une grande envie de communiquer. Nous nous sommes également inspirés de l’histoire d’Abraham, le patriarche des trois monothéismes. Cet homme, dans un monde pour la première fois pluriel, établit une relation personnelle avec un Dieu qui lui demande de devenir un migrant, d’aller vers une terre promise sans lui dire où elle se trouve. Nous nous sommes demandés ce que représente, dans une perspective laïque, un tel Dieu. Abraham a établi avec lui une relation fondée sur l’idée irrationnelle de partir, non pas à cause de la guerre ou de la pauvreté, mais simplement parce qu’il le lui demande. Je trouve cela intéressant.
Vous avez conçu ce spectacle à partir d’ateliers réalisés à New York, Genève et Toulon. Pourquoi cette démarche ?
F. P. : Pour continuer le travail initié avec le Teatro Valle Occupato, à Rome, qui avait pour principe de construire des spectacles à partir d’ateliers de recherche et de formation. Egalement à cause de l’histoire d’Abraham et de sa famille, qui partent vers un ailleurs, font des rencontres, sont confrontés à des périls et, grâce à tout cela, découvrent qui ils sont. Nous avons voulu expérimenter une démarche similaire.
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 04 98 00 56 76. Site : www.theatre-liberte.fr
Châteauvallon, scène nationale
795, chemin de Châteauvallon, CS 10 118, 83192 Ollioules.
Tél. : 04 94 22 02 02. Site : www.chateauvallon.com
Pascale Boeglin-Rodier et Charles Berling [...]