Kháos de Sarah Adjou

Quel est votre parcours ?

Sarah Adjou : J’ai reçu une formation de danseuse contemporaine, puis je me suis perfectionnée en effectuant de nombreux stages avec des compagnies dont j’étais curieuse de découvrir le travail, comme la Batsheva Dance Company, la Compagnie de Sharon Eyal ou Peeping Tom. Au-delà de l’interprétation, j’ai toujours été intéressée par la chorégraphie. Tout cela m’a beaucoup appris. Ensuite j’ai travaillé pour diverses compagnies. Puis j’ai rencontré Xuân-Lan Bui Khac, philosophe et chercheuse qui écrit une thèse en esthétique sur la danse et l’art abstrait à l’ENS. Cette rencontre a constitué une sorte de déclic. Aujourd’hui il faut savoir mettre des mots sur ce qu’on met en scène. C’est elle qui a construit la dramaturgie de la pièce, sa cohérence. Ainsi est née Kháos, une première pièce très dansée, abstraite tout en gardant une ligne narrative qui interroge notre rapport aux origines et notre identité individuelle. Kháos évoque par sa force intense le feu, matière organique en constante mutation.

« Kháos, une première pièce très dansée, abstraite tout en gardant une ligne narrative. »

Vous êtes soutenue par Mourad Merzouki et les festivals Kalypso et Karavel. Pourtant, votre écriture n’est pas totalement hip-hop…

S.A. : Mes interprètes sont curieux, sensibles et éclectiques, mais leur énergie est complètement hip-hop. L’année dernière nous avons eu la chance d’être présentés au « Zoom pro » de Kalypso, une belle occasion de croiser des professionnels et d’autres compagnies émergentes. Cela nous a permis d’échanger davantage avec Mourad que nous avions déjà rencontré à un concours. Aujourd’hui nous nous retrouvons programmés à l’affiche du festival. C’est incroyable !

Propos recueillis par Agnès Izrine