La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -239-Entre deux caisses

Juliette à la mise en scène

Juliette à la mise en scène - Critique sortie Jazz / Musiques
©Caradec / F451 Productions

En coulisses

Publié le 25 décembre 2015 - N° 239

La chanteuse collabore pour la deuxième fois à la mise en scène d’un spectacle d’Entre 2 caisses. Impressions.

« Lorsque les garçons m’ont fait part de leur idée, j’ai sauté au plafond d’enthousiasme ! » confie la chanteuse qui avait déjà collaboré avec le groupe en 2012 en donnant naissance à « Je hais les gosses » autour de chansons d’Allain Leprest.  « Juliette est une vraie musicienne et évidemment, la première chose qu’on fait c’est de lui chanter la chanson. Et  elle a d’emblée des tas de trucs à nous dire. Tout ça nous sert beaucoup. Un metteur en scène qui ne serait que metteur en scène ne ferait pas ça. Avec Juliette, nous avons l’œil extérieur mais avec l’oreille en plus. On a  beaucoup de chance », explique Dominique Bouchery qui, au cours des répétitions auxquelles nous avons pu assister, semble se délecter, comme ses complices, du travail avec Juliette et de ses remarques sur les arrangements, les équilibres, les hauteurs de voix… Des échanges simples, directs, qui visent juste. «  Ces 4 garçons chantent et jouent d¹un instrument en même temps, ce qui veut dire qu’on est tout de même assez limité. On s’en est tenu à une forme récital avec des gens qui chantent, de la lumière et du texte ! » précise Juliette.

Emotion et équilibre

Un cadre modeste en apparence qui ouvre pourtant de nombreuses possibilités, impose des choix, pour mieux laisser s’épanouir la dramaturgie intrinsèque des chansons, et leur progression, passant d’une configuration instrumentale à une autre, à un, deux, trois ou quatre chanteurs, avec en ligne de mire, toujours, l’émotion et l’éclairage au cordeau du sens de la chanson. Comme lorsque Bruno Martin, grand gaillard à la carrure de rugbyman, reprend « Il venait d’avoir 18 ans » de Dalida, laissant s’instaurer naturellement, dans une voix à la tendresse et au dépouillement quasi schubertiens, le doux drame d’une chanson soudain déchirante. C’est aussi sur l’idée même du projet artistique que Juliette, féministe dans l’âme, s’est mobilisée. « Il est tout à fait passionnant d’entendre ce que j’appellerai le «propos féminin» repris, tel quel, par des garçons on-ne-peut-plus garçons ! Entendons-nous : nous n’allons pas jouer sur l’ambiguïté sexuelle, qui n’a en l’occurrence aucun intérêt, apportant à l’idée même d’une chanson proprement féminine une trop facile et injuste caricature. Ils vont porter le propos féminin. Avec tout ça, comment voulez-vous que nous ne lorgnions pas sur les questions autour du genre. Ce sous-texte, très intello et très moderne, n’empêchera pas non plus nos quatre gaillards de rigoler, d’être banals, d’être bateaux, d’être baba ! Car, il faut le dire, les filles, ces garçons-là les aiment. Leurs secrets, leurs mystères… Ils voudraient bien savoir d’où vient et où va le frisson qui parcourt la peau de leurs amantes. Vont-ils le découvrir dans cette aventure, entre les lignes de musique ? » conclut-t-elle malicieusement, visiblement comblée par cette nouvelle aventure.

J.-L. C.

A propos de l'événement

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