Dominique Reymond incarne aujourd’hui le rôle central d’ « Et jamais nous ne serons séparés ».
Elle fut l’une des grandes interprètes [...]
Révélé en France, en 1999, par une mise en scène de la pièce Quelqu’un va venir signée par Claude Régy, Jon Fosse est l’une des voix les plus surprenantes de la littérature contemporaine. Musicale, métaphysique, poétique, trouée de silences, son œuvre nous transporte aux frontières du visible et de l’invisible.
« Quelque part, dans mes pièces, il ne s’agit pas de ce dont il s’agit, explique Jon Fosse au comédien et metteur en scène Gabriel Dufay, dans un livre d’entretiens paru en 2023*. Le sujet est un trompe-l’œil. L’invisible importe plus que le visible. Finalement, ce qui compte pour moi, ce n’est pas tant l’abstraction que la spiritualité… » Né en 1959 à Haugesund, sur la côte sud-ouest de la Norvège, Jon Fosse est devenu, depuis la publication de son premier roman en 1983 (Raudt, svart), l’un des écrivains les plus estimés de sa génération. Couronnée par le Prix Nobel de littérature en 2023 — notamment pour le caractère novateur de pièces de théâtre et de textes de prose « qui donnent voix à l’indicible », ainsi que l’ont formulé les membres de l’Académie suédoise —, son œuvre à la croisée des disciplines ouvre sur toutes sortes de perceptions et de questionnements. Usant d’un style économe, syncopé, à la fois elliptique et concret, Jon Fosse réinterroge notre rapport au réel et au temps.
Une voix de l’indicible
On a pu parfois entendre dire que cette écriture était complexe, difficilement accessible. Il n’en est rien. « Jon Fosse s’adresse à tout le monde et de manière intemporelle et universelle », affirme Gabriel Dufay dans le texte introductif de son ouvrage. Il faut en effet entrer dans les textes du grand écrivain sans chercher à les intellectualiser, en se laissant aller aux sensations, aux émotions que font naître les surgissements métaphysiques et poétiques auxquels ils donnent corps. Ces clairvoyances puisent leur puissance dans la vérité des choses qui se détachent au sein de certains intervalles et interstices de notre quotidienneté, mais aussi au sein de la justesse « des voix silencieuses », « des forces obscures et floues, des forces intérieures » que l’auteur norvégien écoute lorsqu’il écrit. Ce faisant, il révèle des perspectives étonnantes sur les rencontres possibles entre les territoires de la vie et de la mort. Sur le temps qui passe et les temporalités qui s’entremêlent, aussi. Sur le présent et les réalités insaisissables, indicibles de l’existence, que Jon Fosse parvient, par la profondeur et la beauté de son écriture, à rendre tangibles : lumineuses.
* Écrire, c’est écouter – Entretiens avec Gabriel Dufay, L’Arche Éditeur (qui publie, depuis 1998, l’intégralité du théâtre de Jon Fosse).
Manuel Piolat Soleymat
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