La catharsis et la grâce
L’un est chef d’orchestre, l’autre metteur en [...]
Focus -252-Festival de Saint~Denis
Le chef américain, patron de l’Orchestre symphonique de Lucerne, retrouve l’Orchestre national de France dans l’iconique Requiem de Mozart. Il nous parle de cette œuvre et de son lien à la Basilique de Saint-Denis et à l’Orchestre.
« Il faut toujours que la musique soit en mouvement, ce qui implique une grande attention aux choix de tempi. » James Gaffigan
Pourquoi avez-vous choisi le Requiem de Mozart, qui est l’une des œuvres parmi les plus jouées du répertoire ?
James Gaffigan : Lorsque j’ai dirigé en 2014 au Festival de Saint-Denis la Symphonie n°2 « Résurrection » de Mahler, j’ai ressenti une émotion extrême sur le podium, dans cette Basilique. J’ai souhaité ensuite donner une œuvre de l’intime. Chaque musicien a un compositeur intime et fidèle ; pour moi, c’est Mozart.
Quelle est votre vision de cette œuvre ?
J.G. : C’est une pièce extrêmement complexe, en particulier dans le lien entre les voix (chœurs et solistes vocaux) et l’orchestre. Il faut toujours que la musique soit en mouvement, ce qui implique une grande attention aux choix de tempi.
Quelle version avez-vous choisie ? Avez-vous entendu la nouvelle version du musicologue Pierre-Henri Dutron défendue par René Jacobs ?
J.G. : J’en ai beaucoup entendu parler ! Je vais bien sûr l’écouter : je fais d’ailleurs partie des chefs qui écoutent beaucoup de versions d’une œuvre avant de la diriger. La fin du Requiem, qui n’est pas de la main de Mozart, suscite toujours la controverse, et c’est passionnant. Mozart met en musique la fin de sa vie.
« Mozart met en musique la fin de sa vie. »
Qu’aimez-vous particulièrement dans cette Basilique ?
J.G. : C’est un lieu où l’on a l’espace suffisant pour faire entendre les harmoniques dans leurs durées. C’est fascinant ! J’apprécie aussi l’attitude du public, à la fois exigeante et sensible.
Quel est votre lien avec l’Orchestre national de France ?
J.G. : C’est un orchestre que j’ai eu la chance de diriger à plusieurs reprises, notamment au Festival de Radio France à Montpellier. J’aime notamment leur attitude en répétition : c’est un orchestre qui aime travailler, se plonger dans une œuvre. Je connais maintenant bien leur approche musicale, notamment des cordes.
Propos recueillis par Antoine Pecqueur
à 20h30.
Avec Marita Solberg (soprano), Karine Deshayes (mezzo-soprano), Joseph Kaiser (ténor), Alexander Vinogradov (basse), Chœur de Radio France et Orchestre national de France.
Festival de Saint-Denis,
Du 30 mai au 30 juin 2017.
Tél : 01 48 13 06 07.
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