Les arts au féminin avec Zahia Ziouani, Lucie Antunes et Julie Deliquet
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Un an après sa prise de fonction à la tête du Théâtre de l’Archipel, Jackie Surjus-Collet revient sur son projet pluridisciplinaire, et sur la dynamique qu’elle a initiée pour une scène nationale, d’une envergure à la fois locale et internationale
Quel bilan faites-vous de votre première saison ?
Jackie Surjus-Collet : Avec un taux de remplissage de 95 %, on peut dire que, après une période difficile, le Théâtre de l’Archipel a renoué avec sa mission de service public de la culture. C’est le fruit d’un travail de rencontres et d’échanges sur l’ensemble du territoire, qui permet de construire une histoire avec les publics. Notre programmation cherche à mettre de l’humanité dans nos propositions, dans nos salles, mais aussi hors les murs, dans la ville et en milieu rural. Elle parle du monde d’aujourd’hui, à toutes les générations et avec tous les visages de la diversité – sur les 85000 spectateurs de la saison 2023-2024, 18600 ont moins de 26 ans. Revenir aux fondamentaux du spectacle vivant, ça marche, même à l’heure du numérique.
Comment s’articule votre programmation en ces temps de crise ?
J.S.-C. : Malgré l’inflation, qui a un impact sur le coût de fonctionnement du théâtre, obère la marge artistique de 20% et réduit d’autant le nombre de spectacles, nous maintenons une politique ambitieuse. Nous avons de l’imagination à l’Archipel, nous sommes créatifs et inventifs, avec la mission de service public chevillée au corps ! En vertu du cahier des charges d’une scène nationale, notre saison est pluridisciplinaire, avec un accent sur les musiques, lié à l’histoire de notre territoire, à ses spécificités. Elle est jalonnée de temps forts bien identifiés, qui couvrent l’ensemble des arts que nous présentons – Aujourd’hui Musiques, la Semaine de la marionnette, L’Archipel fait son cirque et On danse à l’Archipel. Ces condensés de spectacles, d’échanges et de réflexion retrouvent l’esprit de Jean Vilar, pour qui le théâtre doit être un lieu de vie, qui donne des clefs de lecture sur les mondes intérieurs et extérieurs. Et nos propositions hors les murs permettent à la fois d’aller à la rencontre des publics là où ils vivent, et d’allonger la période de diffusion, luttant ainsi contre l’obsolescence programmée des productions.
En quoi le Théâtre de l’Archipel est-il devenu référent ?
J.S.-C. : Notre théâtre est une ressource pour notre territoire, par la coopération et le partage des compétences de notre équipe avec d’autres lieux et événements, comme le Festival de théâtre de Coustouges. Nous avons des conventions avec plusieurs structures culturelles et de la société civile, à l’exemple de la cantine solidaire de Perpignan Le Miam ou de Welcom 66. L’Archipel a été retenu avec trois autres scènes nationales pour établir son bilan carbone dans le cadre de la politique Responsabilité Sociale des Entreprises. Ce bilan deviendra un référentiel pour le secteur. Enfin, nous accompagnons six artistes associés, en soutenant en particulier les femmes : le chorégraphe Medhi Kerkouche pour la danse, les metteurs en scène David Gauchard et Julie Deliquet pour le théâtre, et trois en musique, la cheffe Zahia Ziouani, la compositrice et percussioniste Lucie Antunes et le chanteur Walid Ben Selim.
Propos recueillis par Gilles Charlassier
Tél. 04 68 62 62 00.
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