La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -291-Chaillot - Théâtre national de la Danse

Ineffable de Jann Gallois

Ineffable de Jann Gallois - Critique sortie  Paris Chaillot - Théâtre national de la danse
Jann Gallois interprète Ineffable © Gaëlle Astier Perret

Entretien / Jann Gallois
chor. Jann Gallois

Publié le 8 août 2021 - N° 291

Jann Gallois, artiste associée à Chaillot, entame avec Ineffable un nouveau cycle traitant du rapport au sacré.

Vous revenez avec Ineffable au solo. Quelle en est la raison ?

Jann Gallois : L’idée d’Ineffable est née après avoir fait une retraite de deux mois en silence dans un but spirituel. Cette expérience m’a profondément marquée, m’a permis de renouer avec une réelle paix intérieure. Comme ce que l’on crée est indissociable de ce qui nous anime, j’ai eu le désir de proposer une pièce qui laisse transparaitre ça. Un « ça » qui reste indescriptible, éloigné de toute forme de dogme, d’où le titre Ineffable. Cette pièce, qui met en scène la poursuite d’une quête spirituelle et ses multiples écueils, vient donc d’une expérience si personnelle qu’il m’était difficile de la partager avec d’autres interprètes. Mais il y a une autre raison au solo. J’entame avec Ineffable un deuxième cycle de créations après le premier qui a démarré avec P=mg pour s’achever avec Samsara. Ce deuxième cycle qui traite du rapport au sacré va lui aussi faire l’objet de sept créations, et suivre le même principe du solo suivi d’un duo, d’un trio, etc.

« Ineffable met en scène la poursuite d’une quête spirituelle et ses multiples écueils. »

Vous assumez aussi avec cette pièce votre formation de musicienne, puisque vous jouez de plusieurs instruments sur scène.

J.G. : C’est vrai, je ne suis pas tout à fait seule en scène puisque je suis entourée d’une dizaine d’instruments. J’avais envie de renouer avec ce passé de musicienne mis de côté pour creuser mon sillon dans la danse. Et alors que je n’y avais jamais pris aucun plaisir pendant mon enfance, jouer et plus encore composer est devenu pour cette pièce jubilatoire ! J’avais envie également d’aborder le rapport au sacré à travers la musique. J’ai fait pendant un an de multiples recherches, depuis l’Antiquité avec le didgeridoo jusqu’à aujourd’hui avec l’électro. Cela peut paraître inattendu mais il y a dans l’électro des choses très puissantes qui sont de l’ordre du sacré. Il a ensuite fallu faire corps avec ces musiques. Pour cela je suis revenue à des techniques hip hop que j’ai fusionnées avec les mudras, ces positions symboliques des mains typiques des danses indiennes mais aussi utilisées dans les pratiques spirituelles hindoues.

Vous allez également créer Imperfecto avec David Coria ?

J.G. : Oui, c’est Didier Deschamps qui nous a proposé de réaliser une création en co-écriture. Notre idée a été de travailler sur la fragilité qu’il peut y avoir dans ce genre de rencontre, lorsque deux univers se croisent, sur l’imperfection qui en découle. Nous avons eu envie d’aller voir quels points de jonction nous pouvions trouver pour marier nos gestuelles et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait dans le hip hop et le flamenco des façons de concevoir la danse très similaires : des énergies explosives, le rapport au cercle, à l’improvisation, et quelque chose de très intérieur.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Ineffable
du mercredi 22 septembre 2021 au vendredi 1 octobre 2021
Chaillot - Théâtre national de la danse
1, place du Trocadéro, 75116 Paris.

Imperfecto : du 11 au 13 février 2022.

Tél : 01 53 65 30 00.

www.theatre-chaillot.fr

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