100% Cuba avec la compagnie Acosta Danza, chorégraphie de Carlos Acosta
Avec ce programme tout droit venu de Cuba, [...]
Focus -291-Chaillot - Théâtre national de la Danse
Pour la première parisienne du Skopje Dance Theater, la chorégraphe macédonienne Risima Risimkin interroge comment la crise affecte les corps pour transmettre une idée d’apocalypse.
Quelle est la genèse de cette pièce ?
Risima Risimkin : Elle fait partie d’une trilogie, sur laquelle j’ai commencé à travailler en 2019. Je me suis concentrée sur les stéréotypes qui caractérisent notre époque et sur leur impact. La pandémie mondiale et le changement brutal de notre fonctionnement au quotidien ont eu une forte influence sur cette création. Une grande partie du spectacle est axée sur la canalisation de la frustration, mais aussi sur le défi que représente cette période dystopique, presque apocalyptique. On nous a empêchés à nous artistes d’exercer notre fonction de base : la création. Dans la chorégraphie, il n’y a aucun contact entre les danseurs et j’ai essayé de trouver un langage qui fonctionne dans cette époque dysfonctionnelle.
La création de cette pièce est imprégnée par la crise sanitaire que nous vivons. Comment affecte-t-elle les corps selon vous ?
R.R. : Du jour au lendemain, un nouveau monde s’est ouvert à nous avec de nouvelles règles, qui nous étaient totalement étrangères. En tant qu’artiste, nous avons la responsabilité de continuer à créer quelles que soient les circonstances. Ce fut un processus vraiment étrange et inhabituel de créer une pièce qui parle d’intimité sans pouvoir se toucher. Toutefois, cette contrainte nous a ouvert un nouvel horizon et a prouvé que les artistes trouveront toujours le chemin de la création.
On remarque aussi une attention particulière à la scénographie et aux costumes. Quelles étaient vos intentions dans ces domaines ?
R.R. : Je voulais exprimer un sentiment d’incapacité et d’apocalypse : l’incapacité de communiquer, l’isolement au point de perdre son individualité, qui se dilue parmi les autres. On porte aussi le message qu’on ne peut pas vivre sans la beauté. Non pas la beauté comme image, mais comme un mode de vie. Car la beauté fait partie intégrante de notre vie.
Propos recueillis par Belinda Mathieu
Les 16 et 18 mars à 19h30, le 17 mars à 20h30.
Tél : 01 53 65 30 00.
Avec ce programme tout droit venu de Cuba, [...]