La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -196-THEATRE DES QUARTIERS D’IVRY

HUSSAM ABU EISHEH

HUSSAM ABU EISHEH - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 mars 2012

CABARET PALESTINIEN

INTERPRETE DU ROLE DE CREON, DANS ANTIGONE, HUSSAM ABU EISHEH EST EGALEMENT L’AUTEUR DES CHRONIQUES DE LA VIE PALESTINIENNE. UNE SUITE DE TEXTES, DE POEMES ET DE SCENES COURTES AFFIRMANT LA VOLONTE D’UN PEUPLE D’ECHAPPER AUX DIFFICULTES DU QUOTIDIEN ET DE SURVIVRE EN RIANT DU PIRE.

« Écrire ces textes a été une façon, malgré l’occupation, de
poursuivre ma mission de citoyen et d’homme de théâtre. » Hussam Abu Eisheh
 
Comment les différents textes de vos Chroniques sont-ils nés ?
Hussam Abu Eisheh : Ils font naturellement suite aux centaines d’autres textes que j’ai écrits durant ces vingt-cinq dernières années. Il s’agit de transcriptions théâtrales d’événements vécus en Palestine au cours de la première Intifada, en 1987, de la deuxième Intifada, en 2000, et jusqu’à aujourd’hui. Je parle des choses de tous les jours, mais aussi des conséquences néfastes des accords d’Oslo sur le peuple palestinien, de la construction du mur de l’apartheid, des massacres de Jénine et de Gaza. A travers ces images transposées du réel, j’ai voulu porter un regard ironique sur notre quotidien. Je prends vraiment le parti de l’humour. Le citoyen palestinien souffre vingt-trois heures par jour, je ne souhaite pas ajouter une heure de souffrance supplémentaire à cela. Pour moi, écrire ces textes a été une façon, malgré l’occupation, de poursuivre ma mission de citoyen et d’homme de théâtre.
 
Dans quelle mesure ces chroniques sont-elles, pour vous, liées à Antigone ?
H. A. E. : Antigone est une tragédie universelle, qui peut venir éclairer de nombreux événements se déroulant aujourd’hui. Par exemple, l’occupation israélienne et les dictatures arabes peuvent être placées du côté de Créon, alors que les peuples en rébellion peuvent être assimilés au personnage d’Antigone. Comme dans la pièce de Sophocle, ce sont les mêmes lois d’oppression, les mêmes privations, la même confiscation des droits qui s’expriment aujourd’hui.
 
Avez-vous conçu les Chroniques de la vie palestinienne comme un pamphlet politique ?
H. A. E. : Il ne s’agit pas d’une œuvre politique au sens strict. C’est un travail artistique qui exprime la situation douloureuse d’un peuple qui souffre au vu et au su du monde. Ce n’est d’ailleurs pas seulement l’occupation israélienne qui est injuste, mais également le silence et l’inaction qui entourent cette occupation. Ces Chroniques sont un cri lancé à la face de ceux qui, se réclamant haut et fort de la civilisation et des droits de l’homme, ne font rien lorsque ces principes sont piétinés. A la face de ceux qui permettent ainsi que la tragédie d’Antigone se transpose, aujourd’hui encore, dans plus d’un pays du monde.

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat (traduction d’Adel Hakim)


 
Chroniques de la vie palestinienne, de Hussam
Abu Eisheh (mise en espace en arabe et en français, traduction simultanée d’Adel Hakim).
Le 24 mars 2012 à 16h30. Studio Casanova.

A propos de l'événement



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