Il Caravaggio, nouvel ensemble en résidence, rencontre avec Camille Delaforge
Déjà remarqué pour son beau travail au côté [...]
Focus -303-Festival baroque de Pontoise 2022, le baroque nouvelle génération
Filiations et héritages font dialoguer les œuvres et les répertoires au Festival baroque de Pontoise.
Lorsqu’il a initié la programmation autour de thématiques à partir d’anniversaires associés à des compositeurs, Pascal Bertin, le directeur du Festival baroque de Pontoise, souhaitait « tisser des liens entre les œuvres du passé et leur donner un écho à plusieurs siècles de distance. » Avec les commémorations de musiciens comme Byrd, Schütz, Destouches, Gaultier ou encore Vaughan Williams, marqués par l’enseignement de leurs maîtres ou qui firent école, la dramaturgie de la prochaine saison, « héritages et filiations », s’est imposée. La première année de la résidence triennale – destinée à « accompagner des ensembles en début de carrière » – de Camille Delaforge et Il Caravaggio, s’ouvre ainsi le 30 septembre sur un concert Vivaldi, l’un des moteurs incontournables de l’évolution du concerto et de l’opéra, et se referme, le 24 juin, sur le premier oratorio de Mozart, dont l’écriture se situe au cœur de la relation avec son père, professeur et imprésario.
D’un répertoire à l’autre
Le récital de Kenneth Weiss autour des virginalistes anglais (9 octobre) explore les origines de la musique pour clavier, tandis que c’est la filiation de Monteverdi en terres germaniques que Paul Agnew et les Arts Florissants défendent avec le Premier Livre de Madrigaux de Schütz (22 octobre). Emiliano Gonzalez Toro fait revivre l’art de Francesco Rasi, le créateur du rôle-titre de L’Orfeo, dont il est la meilleure incarnation aujourd’hui (21 octobre). Avec Amore siciliano (16 octobre), Leonardo Garcia Alarcón et Capella Mediterranea font résonner l’héritage des mélodies populaires de l’Italie méridionale dans les madrigaux et cantates de Sigismondo d’India ou Scarlatti. Cette porosité du répertoire traditionnel vers la musique savante est également illustrée par Aedes dans Lamento, croisement du flamenco avec Monteverdi, Xenakis et une création de Fabien Touchard (11 décembre) et Passaggi, où l’ensemble Léviatan mêle le tournant du seicento avec les polyphonies corses (15 avril). L’héritage, c’est aussi la transmission d’une génération d’interprètes à l’autre : Emmanuelle Haïm dirigera les élèves des CNSM de Paris et Lyon et les chantres et pages du CMBV (18 novembre), tandis que Sébastien Daucé sera entouré des élèves du Conservatoire de Paris et de la Maîtrise de Notre-Dame (le 21 mars).
Gilles Charlassier
Tél. : 01 34 35 18 71
Déjà remarqué pour son beau travail au côté [...]