Atomic Man, chant d’amour de Julie Rossello, mis en scène Julie Rébéré
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Focus -276-30ème édition de Théâtre en mai
Pauline Laidet met en scène la pièce écrite par Myriam Boudenia qui interroge les relations complexes entre domination, servitude et insoumission.
Quel est le point de départ de ce projet ?
Pauline Laidet : J’ai proposé à Myriam Boudenia de travailler sur l’histoire de Patricia Hearst, riche héritière enlevée par l’ALS. L’otage devient passionaria jusqu’à s’échapper avec ses ravisseurs et finir par se faire arrêter par la police. Quand ment-elle ? A son procès ? Quand elle s’enfuit ? Ce n’est pas le documentaire qui m’intéresse mais la résonnance avec la génération d’aujourd’hui qui se prétend apolitique mais s’empare d’une vraie colère. Comment se positionner face à une société qui creuse les inégalités et entérine les désastres du libéralisme ? J’évoque là des gens qui ont une petite quarantaine et se retrouvent face à l’impuissance d’une politique qui paraît immuable, quels que soient les partis au pouvoir. J’avais envie de m’interroger sur les marges de manœuvre du libre arbitre dans le rapport contemporain à la politique.
« Ce qui m’intéresse, c’est de mettre en scène les rapports de domination. »
Le nom des preneurs d’otage fait référence au roman d’Hermann Hesse…
P. L. : Héloïse, la riche héritière, se retrouve dans un groupe, La Steppe, dont les membres se questionnent sur les injonctions et les déterminismes qu’ils subissent. Ces loups des steppes ont des parcours de vie différents mais se retrouvent dans leur refus de vivre dans cette société, comme dans le roman de Hesse où le héros finit en dehors de la société. J’ai cherché à interroger l’utopie que revêt cette posture et la difficulté de rester authentique dans un combat. Quand le combat de La Steppe revêt le visage célèbre d’Héloïse, leur révolte devient un sujet marketing et est avalé par la société de consommation et le commerce. Ce qui m’intéresse, c’est de mettre en scène les rapports de domination. Les loups de La Steppe ne sont pas de gentils héros. Ils reproduisent un système de domination qui, même quand il n’est pas dit, demeure sous-jacent.
Propos recueillis par Catherine Robert
Théâtre en mai.
Du 23 mai au 2 juin 2019. Tél : 03 80 30 12 12.
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