Grands plateaux en grandes formes

Avec La Fresque, le Ballet Preljocaj ouvre le bal. Inspirée d’un conte chinois, la pièce plonge aux racines d’un monde fantastique, et souligne le talent d’Angelin Preljocaj pour raconter une histoire par le geste. Avec sa scénographie somptueuse qui incite à la rêverie, sa gestuelle aussi aérienne que virtuose, la pièce révèle un imaginaire d’une belle force poétique. Changement de décor avec Carmen(s) de José Montalvo. Inspiré par l’opéra de Bizet, il s’agit pour le chorégraphe de mettre en scène des femmes libres, à l’image de l’héroïne, mais aussi de s’intéresser aux voyages erratiques du peuple gitan et à sa culture faite de métissages et de rencontres artistiques, dans une explosion de rythmes et de danses solaires.

Classique mais pas trop

Plus classique, mais tout aussi métissé, le LINES Ballet d’Alonzo King présentera The Propelled Heart. Par ses collaborations avec des artistes de disciplines et de cultures différentes, il propose un travail toujours nouveau. Cette fois, le chorégraphe a confié à la chanteuse Lisa Fisher, révélée aux côtés des Rolling Stones ou de Sting, la partition musicale de ce ballet. Sa voix portera la troupe dans une danse sans fin se traduisant par une hallucinante articulation des corps. Enfin, les Ballets de Monte-Carlo avec Le Songe donneront la version chorégraphique du chef-d’œuvre de Shakespeare revu par Jean-Christophe Maillot. Sur la musique de Mendelssohn, cette compagnie d’excellence propose trois univers pleins de trouvailles et de fantaisie. Le chorégraphe actionne ici les forces motrices de son imaginaire : théâtre, musique et danse pour orchestrer un envoûtant désordre. Trois générations de danseurs s’empêtrent avec humour et grâce dans les filets de l’amour et du hasard, le tout à un rythme effréné.

Agnès Izrine