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Focus -285-Festival Aah ! Les Déferlantes !

Festival Aah ! Les Déferlantes ! ou l’art d’affirmer ses choix

Festival Aah ! Les Déferlantes ! ou l’art d’affirmer ses choix - Critique sortie Jazz / Musiques Portes-lès-Valence Le Train Théâtre
Luc Sotiras, architecte du Festival Aah les Déferlantes et du Train Théâtre. © D.R.

Entretien Luc Sotiras

Publié le 18 février 2020 - N° 285

Toujours en quête de sens sur les questions de territoire, sur les enjeux humains et collectifs, Luc Sotiras, directeur du Train Théâtre, persiste et signe. Rendez-vous majeur de la chanson francophone, le Festival Aah ! Les Déferlantes ! braque ses projecteurs hors de nos frontières métropolitaines et loin des clichés créolisants.

Votre festival porte depuis plus de 10 ans des voix émergentes ou affirmées de la chanson francophone. Est-ce devenu votre identité ?

Luc Sotiras :  Une des identités, oui ! Tissés au fil des saisons, nos partenariats avec Mayotte, l’Océan Indien et le Québec font partie intégrante du projet. On a développé un savoir-faire en la matière. Et puis nous sommes conventionnés « chanson francophone », c’est donc notre devoir ! On a longtemps travaillé par envie, par intuition. Nous rentrons dans une autre étape, en requestionnant nos motivations, en affirmant nos choix. Au fil des années, on sait de mieux en mieux pourquoi et comment on fait les choses.

« Programmer, c’est une histoire de confiance, d’exigence, d’investissement. »

Trouvez-vous que la chanson a elle aussi évolué ?

Luc Sotiras :  Je suis là depuis suffisamment longtemps pour avoir vu un certain yo-yo dans la chanson. Avant, la place publique était occupée par la « variété lucrative », et des choses se sont mises en place dans les interstices, entre les chanteurs Rive gauche, puis les chanteurs populaires engagés. Puis la Nouvelle scène a créé sa place en marge des interstices… Pour ceux qui arrivent derrière ces décennies d’implantation de la chanson, il n’y a plus beaucoup d’espaces, économiquement. On se retrouve avec ceux qui font de l’argent, ceux qui gagnent simplement leur vie, et la grande masse, qui veut survivre. Ça a toujours existé. Sauf qu’aujourd’hui, le nombre d’artistes est dément. On se retrouve parfois avec 600 mails proposant des artistes, qu’on ne peut pas tous lire, et des pépites dedans qu’on ne verra jamais…

Programmer c’est renoncer ?

Luc Sotiras :  Et rencontrer. Finalement le paramètre de la chance est toujours là, la chance de la rencontre, que ce soit par un mail, durant un festival, un voyage. Même si le numérique est passé par là et a changé les réseaux, c’est toujours la rencontre, au sens profond, qui peut changer la donne. L’équation de nos programmations est forcément compliquée, c’est un jeu d’équilibriste entre têtes d’affiche, émergence, coups de cœur… Programmer, c’est une histoire de confiance, d’exigence, d’investissement, et pas seulement au sens matériel. Ce festival est le résultat d’années de rencontres !

 

Propos recueillis par Vanessa Fara

A propos de l'événement

Festival Aah ! Les Déferlantes ! ou l’art d’affirmer ses choix
du jeudi 12 mars 2020 au samedi 21 mars 2020
Le Train Théâtre
1 rue Louis-Aragon, Portes-les-Valence (26).

Tél. 04 75 57 85 46. Places : 14,50€ et 18€

Web : https://www.train-theatre.fr/

 

Les Trois Baudets, 64 boulevard de Clichy, Paris. Le 16 mars.

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