La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -205-Trois Théâtres à Aix et Marseille

Entretien Jean-Pierre Vincent

Entretien Jean-Pierre Vincent - Critique sortie Théâtre Marseille Théâtre du Gymnase
© Vincent Lucas

Théâtre du Gymnase / Iphis et Iante, d’Isaac de Benserade / Les Suppliantes, d’Eschyle / mes de Jean-Pierre Vincent

Publié le 21 décembre 2012 - N° 205

Un même geste pour plusieurs formes théâtrales

Jean-Pierre Vincent met en scène Iphis et Iante, étonnante pièce d’Isaac de Benserade, auteur qu’il sort ainsi du purgatoire de l’oubli, et, avec une troupe d’amateurs, Les Suppliantes, d’Eschyle.

« Benserade : une poésie ailée, aérienne, libre et fantasque. »

Comment avez-vous découvert Isaac de Benserade, ce petit maître du XVIIème siècle ?

Jean-Pierre Vincent : A son époque, Benserade n’était pas un inconnu. Scénariste des ballets de Versailles, il avait été protégé de Richelieu. J’ai connu cette pièce par Christian Biet, qui l’avait présentée avec Anne Verdier dans l’édition parue chez Lampsaque. J’ai eu envie de la monter à plusieurs reprises, mais je savais bien que ça ne serait pas facile de trouver des coproducteurs pour une pièce inconnue, malgré le caractère frissonnant de la fable ! Quand je l’ai envoyée à Dominique Bluzet, il m’a rappelé le lendemain : il l’avait lue et en était fou !

Que raconte la pièce ?

J.-P. V. : Benserade s’est inspiré d’une des Métamorphoses d’Ovide. L’histoire se passe en Crète : une femme à laquelle son mari a interdit d’avoir une fille, accouche d’une fille. Elle se désespère, mais Isis, la déesse de la fécondité intervient, et lui conseille d’élever l’enfant comme un garçon. Personne n’y voit rien ! Mais cette fille tombe folle amoureuse d’une autre fille : celle-ci est riche et le mariage va se faire. La mère ne peut rien dire au père. Le mariage est célébré et consommé en scène. Aucun auteur n’a eu l’audace de faire ça ! Evidemment il y a un retour à l’ordre ! Mais je ne vous le raconterai pas ! La pièce repose sur un entrelacs de relations amoureuses complexes, romanesques. Nous l’avons allégée de certaines préciosités pratiquement inaudibles aujourd’hui, ce qui lui donne une légèreté plus grande et une violence moderne. Nous ne l’avons pas actualisée, mais modernisée. Les coupes lui donnent quelque chose qui ressemble à la versification de l’Amphitryon de Molière, une poésie ailée, aérienne, libre et fantasque.

Que dire de votre autre projet, de monter Les Suppliantes avec quarante amateurs ?

J.-P. V. : C’est un projet que je porte aussi en moi depuis une dizaine d’années. J’avais travaillé la pièce à Nanterre, lors d’un stage de formation pour les profs d’A3 théâtre. Mais je rêvais de le faire à Marseille, point d’aboutissement de toutes les peuplades de Méditerranée, puisque la pièce raconte un voyage du Sud au Nord de la Méditerranée. Quand Dominique Bluzet m’a proposé de travailler avec des amateurs, j’ai immédiatement pensé aux Suppliantes. Je ne monterais pas cette pièce avec des professionnels. Avec les amateurs, c’est une autre façon de faire du théâtre mais en même temps, c’est le même geste. Les Suppliantes, c’est d’abord une pièce chorale, pas une pièce à grands rôles.

 

Propos recueillis par Catherine Robert

A propos de l'événement

Iphis et Iante
du mardi 15 janvier 2013 au samedi 19 janvier 2013
Théâtre du Gymnase
4 rue du Théâtre français, 13001 Marseille.

Théâtre du Gymnase. Iphis et Iante. Du 15 au 19 janvier 2013. Les Suppliantes. Du 10 au 13 juin 2013. Théâtre du Jeu de Paume, 21 rue de l’Opéra, 13 100 Aix-en-Provence. Théâtre du gymnase, 4 rue du Théâtre français, 13001 Marseille. Grand Théâtre de Provence, 380, avenue Max-Juvénal, 13100 Aix-en-Provence. Tél : 08 2013 2013. www.lestheatres.net.
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