Des babillages hors les murs
Pour chacune des créations en résidence de sa [...]
Focus -216-CREATION / THEATRE D’IVRY
Auteur et metteur en scène, Ilka Madache creuse le sillon d’une écriture où la poésie sonore, le corps et la voix dialoguent.
Le travail sur le texte de Babillages ne fait pas appel aux formes communément admises de l’écriture théâtrale. Quelles en sont les spécificités ?
Ilka Madache : Au départ, nous voulions travailler sur un texte, mais plus notre travail avançait et plus on se rendait compte qu’il fallait plutôt partir de ce que j’appelle une écriture « fraîche » : une écriture spontanée construite au fur et à mesure de la création. On a exploré les onomatopées, une forme que tous les enfants comprennent, et qui exprime beaucoup de choses en peu de mots. On a également travaillé sur le mot qui surgit, sur le moment où l’enfant comprend que le mot sert à « faire », et sur le lien entre le langage et l’action.
Vous éloignez-vous totalement du mot, et donc du sens ?
I. M. : Au contraire ! Nous sommes tellement préoccupés par la communication et par le mot, qu’on se place dans l’économie du mot. En peu de mots, on peut dire beaucoup de choses. Tout est chargé de sens. Nous voulions avant tout explorer le langage non verbal, qui tient une place très importante, et puis on utilise la musique, les arts du cirque. Le travail sur le corps et sur la musique est primordial.
Comment l’imaginaire des enfants est-il sollicité ?
I. M. : Comment attirer l’attention des tout-petits ? Qu’est-ce qui fait qu’on va susciter chez eux la curiosité ? On a laissé de côté l’écriture d’un texte qui suit une trame et une direction, pour leur raconter plusieurs histoires, avec des changements de tableaux qui les font passer d’un état à un autre. Ce sont des histoires qui parlent de toutes formes d’émotions. Je ne dirais pas que cela parle d’eux, mais que cela raconte l’enfant. C’est ouvrir aussi un regard, les oreilles, en les sollicitant à plusieurs niveaux.
Propos recueillis pas Nathalie Yokel
Pour chacune des créations en résidence de sa [...]