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Entretien / Clémence Weill

Entretien / Clémence Weill - Critique sortie Théâtre
Clémence Weill : DR

Publié le 26 novembre 2014 - N° 227

Un théâtre politique

Agée de 30 ans, Clémence Weill vient du plateau. Auteure, comédienne et metteuse en scène, elle signe, avec « Pierre. Ciseaux. Papier. » (éditions Théâtrales), un texte sur les rapports de domination et de pouvoir.  

Comment pourriez-vous caractériser votre écriture ?

Clémence Weill : Je travaille de façon assez morcelée. Mes textes sont comme des puzzles, comme des ouvrages de broderie qui tournent autour d’un thème. Ce thème, parfois, peut arriver à disparaître. Certaines personnes peuvent privilégier d’autres grilles de lecture. J’aime assez cette idée de pièces qui offrent plusieurs facettes, plusieurs possibilités de regards.

Vous travaillez, donc, davantage à partir de thématiques que de trames narratives ou de personnages…

Cl. W. : Oui, même si, bien sûr, il faut des personnages pour révéler un thème. Mais ce qui m’intéresse vraiment, c’est d’essayer de réfléchir sur le monde actuel, d’essayer de creuser des problématiques de notre époque, en évitant d’être simpliste ou manichéenne.

« Essayer de creuser des problématiques de notre époque, en évitant d’être simpliste ou manichéenne. »

Autour de quelle question avez-vous construit « Pierre. Ciseaux. Papier. » ?

Cl. W. : Mon projet initial était de travailler sur les rapports de pouvoir dans notre société, notamment à travers les relations hommes/femmes et les relations entre différentes générations. Et puis finalement, en cours d’écriture, d’autres thèmes ont émergé : le thème des masques sociaux, le thème du langage, de sa force, de son pouvoir qui, peu à peu, est remplacé par le pouvoir de l’argent. Et c’est là que la pièce bascule, quand le pouvoir de l’argent entre en jeu. On sort alors de la drôlerie pour tomber dans le sordide…

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Cl. W. : La société dans laquelle on vit. Je défends un théâtre politique, qui essaie de réfléchir sur les modes de domination et d’oppression. J’écris beaucoup à partir d’interviews. Quand je me lance sur un thème, je vais interroger des gens avec mon magnétophone. Pour « Pierre. Ciseaux. Papier. », qui est l’un de mes premiers textes, j’ai travaillé un peu différemment. Je n’ai pas fait à proprement parler d’interviews, mais j’ai repris des tas de bouts de phrases que j’entendais, ou lisais, ici et là. Pendant trois ans, j’ai ainsi noté des choses, tous les jours, sur des petits bouts de papier.

 

Entretien réalisé par M. P. S.

 

Centre national du Théâtre, 134 rue Legendre, 75017 Paris. Tél. 01 44 61 84 85. www.cnt.asso.fr

 

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