Focus -210-Studio 3 / SAO PAULO / BRÉSIL
ENTRETIEN ANSELMO ZOLLA
Un projet exigeant et humaniste
La compagnie Studio 3 est née en 2005 de la volonté de Vera Lafer, danseuse et mécène brésilienne, héritière d’une grande famille d’industriels du papier. Avec Anselmo Zolla, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie depuis 2005, leur projet a été à la fois de donner naissance à une compagnie de danse de haut niveau, au rayonnement international, mais aussi de créer, à Sao Paulo, un projet chorégraphique humaniste.
« Je cherche à enlever le masque ou l’armure du danseur, pour avoir accès à l’être humain qui danse. »
Parlez-nous de votre rencontre avec Vera Lafer…
Anselmo Zolla : J’ai trouvé avec Vera comme une âme jumelle. J’ai dansé pendant 10 ans en Europe, principalement en Allemagne, puis je suis rentré au Brésil pour diriger le ballet de la ville de Sao Paulo, institution que Vera a beaucoup soutenue et aidée. Le grand point positif de Vera, c’est quelle croit aux gens, à l’être humain. Plus de 50 personnes travaillent ici à la compagnie. Vera leur donne l’occasion de montrer leur talent dans une compagnie importante.
Quel est le projet de la compagnie Studio 3 ?
Anselmo Zolla : La grande particularité de la compagnie est d’accueillir des artistes qui viennent d’horizons très divers, avec des profils et parfois des niveaux artistiques différents. Certains danseurs ont 25 ans et d’autres en ont plus de 60. C’est le grand défi de Studio 3 : mettre tout le monde ensemble et chercher une harmonie sur le plateau, montrer que la différence peut aussi produire de la qualité. La vie d’un danseur est courte et il est très important pour un artiste qu’il sache qu’il peut travailler d’une autre manière. Pour les chorégraphes, cette palette de couleurs très variées peut devenir un avantage. L’expérience ou la personnalité d’un danseur sont des richesses très importantes pour un créateur. Quand je commence à concevoir une chorégraphie, je pars toujours de la différence de chaque danseur, je m’appuie sur ce que je sais et sens de sa personnalité.
En tant que chorégraphe, laissez-vous beaucoup de liberté à vos danseurs ?
Anselmo Zolla : Souvent, oui, car si je ne donne pas cette liberté, je n’ai pas accès à la personnalité du danseur. Mais parfois non, parce que certaines parties doivent être mathématiquement chorégraphiées. Je cherche à enlever le masque ou l’armure du danseur, pour avoir accès à l’être humain qui danse.
Propos recueillis par Jean-Luc Caradec
A propos de l'événement
Ce que la voix ne dit pas / Permeadosdu mercredi 3 juillet 2013 au dimanche 7 juillet 2013
Théâtre de la Porte Saint-Martin
18 Boulevard Saint-Martin 75010 Paris
Théâtre de la Porte Saint-Martin, 18 Boulevard Saint-Martin 75010 Paris. Ce que la voix ne dit pas les 3 et 4 juillet à 20h30 et Permeados le 6 à 20h30 et le 7 à 18h. Tél. 01 42 08 00 32.