Éléphant de Bouchra Ouizguen

« Cette nouvelle création a commencé à germer dans ma tête avant la pandémie de Covid 19. Je ressentais un fort désir de chant, de musique et de nature, une envie de venir à la scène en toute simplicité, avec pour seul bagage le conte, le chant et les liens qui nous unissent. J’avais besoin de convoquer la mémoire de nos ancêtres, de nos enfances, de nos présences. Le titre de cette pièce appartient, comme pour mes précédentes créations, au monde des animaux. J’ai choisi Éléphant pour la lenteur et la beauté de cet animal, en travaillant sur la perte. Ce thème m’inspire car la perte est une part constitutive de la vie, présente à chaque instant.

Le chant comme langage immédiat et universel

La perte est quelque chose qui nous rappelle que l’existence est précieuse, qu’elle peut cesser à chaque instant. Je vois cela comme une joie à alimenter. Dans Éléphant, j’utilise pour la première fois le son, uniquement live, à travers les voix et les percussions de mes interprètes. Sur scène, le rapport à la musicalité me manquait. Le chant, la musique, la poésie et les mélodies forment un langage immédiat, universel. La musique parle à tout âge, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. J’ai choisi de convoquer nos ancêtres par le conte et le travail vocal, par tout ce que ces univers peuvent nous faire partager avec les spectateurs : de l’ordinaire à l’extraordinaire, du réel au rêve. »

Propos recueillis par Delphine Baffour