Comme si de Marilyn Mattéi, mise en scène d’Aurélie Van Den Daele

« Le sujet de Comme si, ainsi que sa forme, sont entièrement nés de ma rencontre avec Célestin Allain-Launay, Robinson Courtois, Richard Dumy et Youness Polastron. Un travail d’improvisation avec eux m’a permis d’imaginer les contours de personnages hauts en couleur. La découverte de leur lieu de vie et de travail, une maison proche de la forêt, m’a aussi beaucoup inspirée pour l’écriture. J’ai tout de suite pensé à Tchekhov, dont j’ai voulu interroger les traces chez chacun des comédiens. Comme si n’est ni une réécriture ni une adaptation d’une pièce de cet auteur, mais plutôt comme une citation. Ayant grandi, en tant qu’artistes, avec le réchauffement climatique et l’idée de catastrophe imminente, les acteurs se sentent encore bien plus proches que moi de Tchekhov, qui traite déjà de ces sujets.

Le mythe des retrouvailles

Avec cette pièce, je continue à explorer la période de l’adolescence à laquelle j’ai déjà consacré plusieurs textes. Pour la première fois, je questionne l’après, sur les plans sociaux, professionnels ou encore écologiques. Cela, avec une fiction qui met en scène un groupe de quatre amis sur deux périodes, 2013 et 2023. Traversée par la question du deuil, Comme si explore aussi le mythe des retrouvailles, qui trouve un écho particulier chez des comédiens ayant passé trois ans de leur vie ensemble. Que deviennent avec le temps les promesses de garder des liens ? L’histoire de mes quatre protagonistes pose cette question, dans une écriture qui diffère de mes habitudes par sa respiration et son ouverture ».

Propos recueillis par Anaïs Heluin