Six créations verront le jour pendant les festivals
Karavel, Kalypso et les Trans’Urbaines [...]
Les trois festivals donnent Carte Blanche au chorégraphe Bouziane Bouteldja et sa compagnie Dans6T. Il dévoile la pièce Ruptures, qui aborde la migration, en convoquant une multiplicité de danses et des interprètes marocains.
Dans Ruptures, vous mettez en scène le déplacement des populations. Cette question vous paraissait particulièrement urgente ?
Bouziane Bouteldja : Le sujet de la migration me semble essentiel, notamment à la lueur de l’actualité, de celles et ceux qui risquent leur vie pour fuir leur pays. Si ce sujet est universel, il touche intimement à mon histoire personnelle : mes parents d’origine algérienne sont en effet venus travailler à l’usine en France. J’avais aussi envie de montrer dans ce spectacle que le phénomène de la migration est loin d’être inédit. Il est inhérent au fonctionnement des êtres humains, qui se sont toujours déplacés.
Dans Ruptures, vous convoquez une multiplicité de styles de danse, à l’instar du flamenco ou du krump… Que représentent-ils ?
B.B. : Sans le déplacement humain, il n’y aurait pas eu la naissance de nouvelles danses. J’ai convoqué des danses qui étaient en lien avec ces déplacements, comme le flamenco, qui est né de la rencontre de différentes cultures en Andalousie. Le krump est une danse qui incarne la contestation du peuple. C’est une danse de la révolte, qui a d’ailleurs été vue lors des manifestations qui ont suivi le meurtre de Georges Floyd aux États-Unis, où certains ont krumpé devant des policiers.
Comment avez-vous rencontré les danseurs marocains avec qui vous avez travaillé ?
B.B. : Depuis 2013, je donne des stages au Maroc. Cela m’a permis de faire le pont entre mon histoire et mon corps de danseur, de renouer avec les danses du Maghreb, culture très différente de tout ce que l’on peut voir ailleurs. Malheureusement l’obtention de visas est très compliquée. Ils n’ont pas pu faire la première tournée avec nous, ce qui fait écho aux questions que j’aborde dans le spectacle.
Propos recueillis par Belinda Mathieu
Karavel : 26 septembre au Théâtre des Célestins, Lyon.
Trans’Urbaines : 11 novembre à la Maison de la Culture de Clermont-Ferrand
Kalypso : 25 novembre à la MAC Créteil.
Programmations en ligne :
Festival Karavel : 26 septembre au 28 octobre
Festival Kalypso : du 4 novembre au 23 décembre
Trans’Urbaines : du 7 au 12 novembre
Karavel, Kalypso et les Trans’Urbaines [...]
Danseur, chorégraphe et plus encore passeur. [...]
Féminin ? Masculin ? Pluriel.les en tout cas. [...]