La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -271-Génération Spedidam

Batteur en adéquation

Batteur en adéquation - Critique sortie Jazz / Musiques

Génération Spedidam
Louis Moutin

Publié le 28 novembre 2018 - N° 271

Fort notamment de la complicité quasi télépathique qui le lie à son frère jumeau François, contrebassiste, Louis Moutin développe, depuis plus de trente ans, une carrière brillante de batteur.

Il y a quelques mois Louis Moutin faisait la route le long du Mississippi, accompagné de son frère François, des musiciens de leur groupe Moutin Factory Quintet, et d’un réalisateur, auteur d’un documentaire sur les jumeaux les plus fameux du jazz français. Bien que le film ne soit pas encore achevé, on peut déjà voir dans ce périple le long d’un fleuve mythique de la géographie de la musique américaine, qui traverse le pays du Nord au Sud jusqu’à la Louisiane, terre éminemment française où se trouve son embouchure, une métaphore du destin de ces frangins fascinés par le jazz dont la carrière et l’inspiration se partagent entre la France et les États-Unis. Formé voici vingt ans, leur premier groupe, le Moutin Reunion Quartet, est né de la séparation de ces deux frères qui, après avoir fait les cent coups dans le jazz français sous la forme d’une des rythmiques les plus demandées de son époque, mènent leurs parcours artistiques sur deux continents différents. De Jean-Marie Machado à Tigran Hamasyan en passant par Antoine Hervé, Martial Solal, Christian Escoudé et Michel Portal, les frères Moutin ont, en effet, pendant une décennie environ, apporté leur complicité quasi télépathique à bien des figures du jazz hexagonal.

Retour à la Factory

Depuis 1997, l’un vit à New York, l’autre à Paris, mais ils se retrouvent périodiquement et comptent parmi les rares groupes français à avoir développé une activité scénique en terre américaine (près de trente tournées au compteur en vingt ans). Diplômé de l’Ecole Centrale de Lyon, Louis Moutin a renoncé à une carrière d’ingénieur pour se consacrer à la batterie, un instrument auquel il n’était venu que relativement tard, à l’âge de 20 ans, mais sur lequel, en cheville avec son frère et le pianiste Jean-Michel Pilc, engagé comme eux dans de hautes études scientifiques, il préférait les équations du jazz. Marqué par Elvin Jones, Tony Williams ou Jack DeJohnette, son style dense et énergique a accompagné plus récemment Giovanni Mirabassi comme Henri Texier. A l’heure actuelle, il met une dernière main au troisième album de la « Factory » dont le pianiste Paul Lay a dernièrement intégré les rangs, à paraître en 2019 chez Laborie… On l’a compris : la créativité des deux frangins n’est pas prête de se tarir.

V. Bessières

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