Au Nom du Père, messe œcuménique en araméen imaginée par Tarik Benouarka
Avec Au Nom du Père, messe de concert en araméen, Tarik Benouarka poursuit son exploration des points de rencontres entre Orient et Occident.
Né en Algérie, Tarik Benouarka a poursuivi sa formation musicale en France, et cette double identité a nourri une sensibilité singulière aux rencontres entre Orient et Occident qu’il développe au fil d’un parcours éclectique. Dans la continuité de ce voyage au cœur de la musique des langues, Au Nom du Père est conçu comme « une œuvre œcuménique qui parle de sacré et de spiritualité, en reprenant le découpage temporel d’une messe, sans pour autant relever de la liturgie. » Le choix de l’araméen est un symbole fort dans ce désir de faire dialoguer les traditions musicales et religieuses. « Un temps langue commune de l’Empire Perse et du Moyen-Orient, elle fut aussi celle du Christ, à la croisée entre l’hébreu et l’arabe. » La sélection des textes, puisés dans les Psaumes, répond à cette même volonté de « s’appuyer sur un corpus commun aux trois religions du Livre, et qui ont voyagé jusque dans la Babylone et l’Egypte anciennes, au point de faire partie d’un inconscient spirituel collectif. Pour répondre aux contraintes de durée, une heure dix, ce sont les premiers versets qui ont été retenus, les plus connus et en usage dans la liturgie. »
Une création lyrique inspirée par la liturgie
« Le travail de composition s’est appuyé sur les sonorités de l’araméen – dont la psalmodie est proche de la liturgie arabo-musulmane, avec ses quarts de ton – pour les solfier. Mais Au Nom du Père ne reproduit pas ce matériau tel quel, et se veut comme une création lyrique inspirée par la musique d’orgue et chorale. » Dans un langage qui synthétise la tonalité occidentale et le chromatisme oriental, Tarik Benouarka a voulu s’approcher de ce que les mots, tantôt sentences ou suppliques, tantôt plus ésotériques, lui inspiraient. « Le texte est réparti entre trois tessitures solistes, soprano lyrique, ténor dramatique et basse profonde, comme une représentation des trois éléments de l’univers spirituel, avec un chœur à quatre voix réparties en seize pupitres. L’accompagnement à l’orgue seul permet de se rapprocher de l’esprit de la pureté liturgique, et esquisse un paysage musical tourné vers l’introspection tout en façonnant un univers à part entière, riche de timbres et de couleurs. »
Gilles Charlassier
*Plateau : Direction : Christopher Gibert- Soprano : Catherine Manandaza, Ténor : Franck Aderschlag, Baryton : Marc Souchet, Orgue : Christophe Guida, Choeur : Dulci Jubilo
A propos de l'événement
Au Nom du Pèredu jeudi 1 juin 2023 au jeudi 1 juin 2023
EGLISE SAINT-EUSTACHE
146 rue Rambuteau, 75001 Paris.
à 20 heures.
Tél. 01 42 36 31 05. Réservations Fnac et France billet