Échos d’Amérique d’Ars Nova au Festival Image Sonore
Ars Nova ouvre la soirée de clôture du [...]
Focus -300-Ars Nova, échos et résonances
Gregory Vajda et l’ensemble Ars Nova reprennent un programme consacré au compositeur estonien Arvo Pärt. Une musique empreinte de mysticisme qui trouve logiquement sa place au sein de la cathédrale de Saintes.
Depuis un demi-siècle, la musique d’Arvo Pärt (né en 1935) prend la forme d’une succession d’œuvres généralement courtes, bâties sur un matériau volontairement limité et délaissant presque systématiquement les grandes formes classiques. C’est une musique immédiatement reconnaissable, celle d’un compositeur qui, après s’être longuement cherché, a trouvé son style en se raccrochant aux techniques médiévales du plain-chant, aux madrigaux de la Renaissance ou à la liturgie orthodoxe. Qu’elle soit vocale ou instrumentale (comme le Cantus in memoriam Benjamin Britten, l’une de ses pages les plus célèbres, en 1977), d’inspiration explicitement religieuse (le Stabat Mater de 1985 par exemple) ou d’apparence profane (Sequentia, 2014), elle véhicule toujours un profond – et sincère – mysticisme.
Une musique pleine d’images
Ars Nova, accompagné d’un ensemble ad hoc de huit voix, tresse autour de ces partitions et quelques autres une grande arche musicale. Stephan Maciejewski, qui accueille ce concert dans la programmation du Festival de Saintes, voit en Arvo Pärt le continuateur de compositeurs tels Bach ou Gesualdo, qui « passaient du profane ou sacré, sans forcément penser selon cette distinction. C’est avant tout une musique pleine d’images ». Ainsi intercalées, pages vocales et pièces instrumentales, outre la nécessaire respiration qu’elles apportent, créent « une forme complète, comme peut l’être par exemple la Passion selon Saint Matthieu de Bach ». Cette forme combinée est enchâssée entre le Pater Noster de Stravinsky, étonnant jeu avec la tradition orthodoxe, et l’énigmatique Unanswered Question de Charles Ives. Cette œuvre sans égale, où la trompette semble interroger l’au-delà, devrait, tout comme la musique d’Arvo Pärt, entrer en résonance avec le lieu qui l’accueille. « L’acoustique, c’est la moitié de la musique, souligne Stephan Maciejewski. Bien sûr, la réverbération du lieu oblige à jouer “plus court“, mais cela fait partie de la magie du concert et donne un sens particulier aux œuvres ».
Jean-Guillaume Lebrun
à 20h. Tél. : 05 46 97 48 48.
Ars Nova
2 place Aristide Briand, 86000 Poitiers
Tél. : 05 49 30 09 25