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Conversations avec ma mère - Critique sortie Théâtre
Conversations avec ma mère
Un fils et sa mère, Didier Bezace et Isabelle [...]
Après la création de Julius Caesar à Boston, Arthur Nauzyciel met en scène Ordet (La Parole), de Kaj Munk. Une pièce envisagée par le nouveau directeur du Centre dramatique national d’Orléans comme une fable sur le doute et la croyance, sur l’énigmatique projection de l’homme dans l’existence.
Arthur Nauzyciel
: Souvent, ce qui me donne envie de mettre en scène un texte, c’est la sensation étrange d’être bouleversé par quelque chose qui m’échappe. C’est ce sentiment de l’ordre de l’inexprimable que j’essaie de communiquer au public. Quand j’ai lu Ordet pour la première fois, une émotion très forte m’a envahi. Une émotion diffuse, qui ne provenait pas d’une chose particulière. Cette fable à la limite du conte est traversée par l’histoire d’un miracle, de la mort à la résurrection. Ces notions font profondément partie de mon univers théâtral. Ecrite en 1925 par Kaj Munk, pasteur danois, la pièce montre une famille de fermiers confrontés à la résurrection d’une femme morte en couches. J’ai toujours envisagé le théâtre comme un lieu de confrontation des mondes visibles et invisibles, des mondes des morts et des vivants. Ordet interroge le doute et la croyance. Dans la conscience du monde d’aujourd’hui, quelle est cette force intime et archaïque qui nous tient droit et nous oblige à vivre. Au-delà de ces thématiques, c’est au sein même du processus de création que j’ai cherché le sujet du projet. Car la difficulté n’est pas de définir le sens d’un texte, mais de comprendre ce qui, dans la rencontre du texte et du contexte, va être constitutif d’un spectacle.Un fils et sa mère, Didier Bezace et Isabelle [...]