Festival OVNI, rencontre avec Armelle Vernier, la directrice de Malakoff scène nationale

Le festival OVNI s’inscrit dans le cadre du nouveau projet de Malakoff scène nationale, que vous avez initié en 2019 en prenant la direction du lieu. Pourriez-vous dire en quoi ?

Armelle Vernier : L’un des axes de ce nouveau projet est l’affirmation de la pluridisciplinarité. Je souhaite donner à découvrir la diversité des écritures contemporaines – en théâtre, musique, danse, cirque ou encore marionnette – sans établir de hiérarchie entre elles. Dans le Festival OVNI, dont l’acronyme signifie « Objets Vivants non Identifiés », nous mettons en avant des artistes qui déploient leur geste au carrefour des disciplines.

Pourquoi avoir choisi de travailler avec les théâtres de Châtillon et de Vanves ?

A.V. : Déjà pour des raisons géographiques : Malakoff, Châtillon et Vanves sont des villes limitrophes. Tisser des liens avec ces deux lieux me semblait de plus évident du fait de la manière dont leurs directeurs respectifs conçoivent leur programmation. Tous deux manifestent un intérêt aigu pour les nouvelles écritures : Christian Lalos à Châtillon, en particulier pour celles qui se destinent à l’espace public, Anouchka Charbey pour toutes celles qui font bouger les lignes esthétiques dominantes. Pour Malakoff scène nationale, cette programmation collective s’inscrit dans une importante dynamique partenariale : en travaillant avec des festivals comme la Biennale de Danse du Val-de-Marne et le Festival d’Automne à Paris, nous pouvons développer un rayonnement international tout en renforçant notre ancrage local.

« Nous mettons en avant des artistes qui déploient leur geste au carrefour des disciplines. »

 Concrètement, comment s’est construite la programmation d’OVNI, qui s’étend sur deux semaines dans trois lieux ?

A.V. : Chacun est venu avec ses propositions, qui ont été très facilement validées par les autres. Les artistes que nous programmons dans le cadre d’OVNI sont pour la plupart des personnes avec lesquelles nous entretenons des fidélités. Le Théâtre de Châtillon entretient par exemple une complicité forte avec le collectif OS’O, dont il accueille cette fois Le Dernier Banquet, un dîner-polar des plus surprenants. Le Théâtre de Vanves est quant à lui très proche d’artistes comme Julien Desprez, figure des musiques improvisées et expérimentales qui présente Coco. Pour ma part, les fidélités sont plutôt en devenir dans la mesure où je viens d’arriver !

Que pourra-t-on découvrir entre vos murs ?

A.V. : Côté musique, il y aura Lucie Antunes, dont j’apprécie beaucoup le travail organique autant qu’électronique. Avec Stellaire de la compagnie Stereoptik, on voyage entre musique et arts plastiques. Au Cinéma Marcel Pagnol sera projeté Si c’était de l’amour de Patric Chiha, consacré à une tournée de Crowd de Gisèle Vienne. À la Fabrique des Arts, notre lieu de résidence pour les compagnies de marionnettes que je souhaite mettre en valeur, nous pourrons voir la performance à la roue Cyr de Juan Ignacio Tula et Jukebox Malakoff de Joris Lacoste, créé en partie suite à une résidence dans notre ville. C’est là l’une des nombreuses propositions d’OVNI pour créer avec le public une relation singulière, une expérience partagée.

Propos recueillis par Anaïs Heluin